Scream Girl
6.3
Scream Girl

Film DTV (direct-to-video) de Todd Strauss-Schulson (2015)

En voila une belle surprise. A l’heure où certains cinéastes tentent de réalimenter les salles en films de genre, c’est un DTV qui remet les pendules à l’heure. The Final girls est un hommage au cinéma bis on ne peut plus réussi, une comédie horrifique intelligente et superbement gaulée qui aurait amplement mérité le grand écran.


Un essai transformé pour Todd Strauss-Schulson qui témoigne de son amour pour les bobines fauchées qui lui ont tenu compagnie un bon paquet d’heures. Sans complexe, il livre un homme contenu qui se contente de son pitch de départ et l’assume jusqu’au bout tout en se payant le luxe d'y insérer un soupçon d'émotion en dessinant une trame mère-fille pas trop envahissante. Quant à sa mise en scène, dopée par une photographie aux petits oignons, c’est une belle surprise. La crème du DTV assurément, avec des passages qui restent en tête à l’image d’un jump enflammé en slow motion du salopard de Boogeyman qui file le sourire.


Mais ce qui est certainement le plus appréciable, c’est que The final girls est parfaitement dosé en humour. La carte rigolade est insérée dans le récit uniquement via les personnages balourds d’un teen movie classique qui prennent vie dès le lancement de la mise en abyme. Mais à aucun moment Todd Strauss-Schulson ne vient polluer le reste de son récit avec des blagues lourdingues inutiles. Il réussit même à rester terriblement sérieux pour tout ce qui concerne sa trame principale. Il n’y a finalement que le croustillant CEO de Pipe Piper qui a le droit de faire rire également, sorte de passerelle omnisciente entre le monde réel et la fiction dite Slaterienne (sisi c’est un terme scientifique), et qui s’éclate comme un petit fou à l’écran.


Un vrai travail d’équilibriste en somme, qui fonctionne du tonnerre et fait que The final girls se déguste avec le sourire, mais pas seulement. La banane sur tous les visages à l’écran témoigne du plaisir que prennent tous les acteurs à être présents. Une bonne humeur communicative qui finit de faire de cette petite pépite sur ressort un feel good movie enthousiasmant, une petite bisserie intelligente, qui parvient à exister en tant qu’objet singulier parce qu’elle ne se contente pas de surfer sans idées sur les codes qui l’ont inspirée mais s’efforce au contraire de se les approprier pour livrer une récréation originale. Le contrat est plus que rempli, vivement le prochain !

oso
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le 20 mars 2016

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