George Romero a la cafetière qui déconne, ça on le savait depuis un moment, surtout suite à ses deux derniers navets, Diary of The Dead et Survival of The Dead. Cette fois-ci, il a décidé de devenir lui-même un mort-vivant et singer le gardien des Contes de la Crypte. Notre hôte nous présente donc succinctement, et surtout sans humour, trois petites histoires censées nous divertir. Le problème, c'est que ça commence très mal, la première étant tout sauf divertissante, manquant totalement d'originalité, et semblant être un court-métrage de fin d'étude. Tout est immonde, que ça soit la photo, les éclairages, les effets-spéciaux, le jeu des acteurs, en somme on hésite entre accorder une chance au reste ou tout simplement couper la bande. Finalement, ça bouge un peu plus dans la seconde, avec Nick Mancuso, ancienne star ayant brièvement brillé dans les années 80 avec la série Stingray. L'histoire nous sert de la sirène maléfique et une histoire con-con, mais globalement ça passe, tout comme sa chute, plutôt gore. Ça reste techniquement assez moisi, mais le niveau est un peu plus élevé, et c'est donc en toute logique que le meilleur est gardé pour la fin. Générique, et là, pouf !, « réalisé par Tom Savini », et enfin on a le droit à quelque chose de vraiment sympa. Une mère a attaché son fils, qui est persuadé d'être un vampire, et a appelé un docteur pour lui en parler et tenter de mettre tout ça au clair. S'en suit tout un récit avec mise en image, et enfin on a le droit à un minimum de sang, une véritable histoire macabre, et évidemment une chute digne ce que l'on pouvait attendre du maître des effets-spéciaux grand-guignol.
Bref, Scream Show n'est pas vraiment différent d'une bonne partie des films à sketches des années 80. Un mauvais, un moyen, et un bon, ainsi qu'un hôte connu, et puis on croise les doigts pour que ça se vende. On aurait cependant aimé avoir eu droit à une technique un peu mieux rodée, car à notre époque quelque chose qui parait moins abouti que dans les années 80 ça fait un peu tâche. Le déséquilibre entre les deux premiers sketches et le dernier est d'ailleurs très simple à comprendre, le troisième était d'un projet indépendant, sans aucun lien, et les droits ont été rachetés pour qu'il puisse être greffé au reste — un peu comme une vasectomie, mais à l'envers.
Certains ne louperont pas de remarquer que les intermèdes de Romero sont sans queue ni tête, probablement car le tout à dû être monté dans le désordre (ou du moins on l'espère), ou alors parce qu'on lui avait déjà annoncé qu'un second était déjà prévu, et qu'il s'est mis à débiter des conneries, dans un éclair de lucidité.
Pour conclure, les amateurs du genre auront de quoi se divertir plus ou moins durant 1h15, mais il est peu probable qu'une fois vue ils veuillent se repasser la bande une seconde fois. Dans le genre on lui préférera largement Trick or Treat, qui avait réussi avec brio à transporter le genre dans le 21ème siècle.
Mention spéciale pour le sketch de Savini, qui a sans nul doute été placé là par la production afin de remonter le niveau de l'ensemble. On ne s'en plaindra pas.