On sait tous que les coulisses du pouvoir politique américain sont un lieu de tractations pervers et impi-toyable. Sept jours en mai va encore plus loin en imaginant la fomentation d’un coup d’État planifié par les Forces armées. Cela afin de contrecarrer la politique des relations internationales du président visant la signature d’un traité de désarmement nucléaire avec les fucking communistes de l’Union soviétique. En situant l’action sept ans plus tard que le tournage, les scénaristes cristallisent le cadre fictif de leur scénario. Ils peuvent créer des personnages que l’auditeur ne cherchera pas à identifier à des individus ayant occupés ces fonctions dans le passé. Cela dit, l’histoire se tient parfaitement et nous tient en haleine grâce à l’impeccable performance de tous les acteurs inscrits au générique. Frederic March est un président tout à fait crédible et particulièrement nuancé à travers les doutes que vit son personnage. Kirk Douglas perfectionne son jeu en vieillissant en étant moins volontaire. Il fait toujours bon de voir la grande Ava Gardner à l’écran. Martin Balsam est un acteur secondaire exceptionnel. Quant à Burt Lancaster, il est fidèle à lui-même en conjuguant assurance, travail d’acteur et subtilité. Il est au sommet de sa génération. Son association avec Frankenheimer a marqué une décennie du cinéma américain et tout spécialement l’année 64 avec Le train qui sortira quelques mois plus tard. À chaque fois, le duo traite leur sujet avec intelligence et profondeur à travers une réalisation et une interprétation de haut niveau.

Elg
8
Écrit par

Créée

le 11 oct. 2023

Critique lue 3 fois

Elg

Écrit par

Critique lue 3 fois

D'autres avis sur Sept jours en mai

Sept jours en mai
Morrinson
7

"I'll make you two promises: a very good steak, medium rare, and the truth, which is very rare."

Le dispositif relativement minimaliste de Sept jours en mai qui joue la carte de la succession de huis-clos anxiogènes dans un contexte militaire tendu convoque quelques figures tutélaires du genre,...

le 20 févr. 2020

12 j'aime

Sept jours en mai
JeanG55
9

Forces et faiblesses de la démocratie

Ce film de politique-fiction de John Frankenheimer est sorti en 1963 entre "un crime dans la tête" et "le train" ; autant dire que c'est une période faste pour le cinéaste…L'action du film se situe...

le 3 mars 2023

11 j'aime

6

Sept jours en mai
Heurt
6

L’encastrer Brut

Tout est censé se passer en 1980. La film a été tourné en 64, soit 17 ans avant l'époque dans laquelle se situe l'action. Cette époque étant à présent passé il faut reconnaître que dans le visuel...

le 23 nov. 2020

7 j'aime

4

Du même critique

À tout prendre
Elg
8

Dans le courant

Voir ce film en connaissance de la fin tragique de Claude Jutra et de sa postérité ternie par des soupçons de pédophilie est plutôt troublant. Comme si notre élan d’appréciation pour le travail du...

Par

le 16 nov. 2020

3 j'aime

La Grande Évasion
Elg
7

La fausse évasion

Après Le vieil homme et la mer et Les sept mercenaires, voilà un autre film de John Sturges qui me laisse sur ma faim. À chaque fois le sujet ou la brochette d’acteurs à l’affiche avaient semé chez...

Par

le 3 nov. 2020

3 j'aime

1

Accattone
Elg
7

Sans pitié

Âpreté est le mot qui me reste à l’esprit après avoir visionné le premier long métrage de Pier Paolo Pasolini. Tout est rugueux, aride dans ce film : les décors, le propos, les dialogues. Il y a une...

Par

le 2 nov. 2019

3 j'aime