Rêvons un peu avec ce délicieux petit bijou d'Anticipation...

Mr Scott, un grand merci, vu votre âge avancé de rêver encore tel un Hubert Reeves, en projetant notre regard vers ce monde sans merci et ô combien méconnu qu'est cet immense cosmos, devant lequel nous ne sommes qu'à peine un grain de sable inespéré et merveilleux. Bien évidemment, les critiques ont afflué. J'ai presque plus lire que le film était une sorte de "Koh Lanta" transposé sur Mars. Et quelques autres qui ne sont pas tombés dedans étant petit, et ont été voir ce film comme on irait voir "Iron Man". Je ne préfère rien dire. Le monde télévisuel m'est depuis longtemps inconnu, et le cinéma, les documentaires, et la lecture abreuvent bien plus souvent mes passe-temps.


Déjà, précisons que Ridley Scott a adapté le livre de Andy Weir sorti en septembre 2012. Sa particularité est anticipative. Nous ne sommes pas dans un Mission to Mars qui dans sa première partie évoque les problèmes que l'Espace pourrait nous poser, ni dans un Gravity surréaliste qui, si l'on respectait à fond le Syndrome de Kessler tel que la NASA l'a baptisé, n'aurait jamais existé tant le tsunami proposé par son équation spatiale aurait balayé les héros en quelques minutes. Il reste à dire que pour plein de raisons, j'aime absolument ces deux films pré-cités. Gravity se rapproche plus de Seul sur Mars dans sa quête de tenter d'évaluer le réel face à une situation compromettante, hasardeuse et plus qu'effrayante. Mais il est plus spectaculaire qu'anticipatif. Il nous rappelle juste que nous sommes de grands pollueurs et que le monde nous tombera un jour sur la tête. On ne joue déjà pas avec le feu, alors avec Dame Nature ou l'Espace qui brave l'inconnu avec excellence, n'en parlons pas.


Seul sur Mars a ses qualités et ses défauts, mais il n'est pas non plus un documentaire en quatre parties. Peut-être que Peter Jackson en aurait fait une trilogie, mais là évidemment, il manque du temps au film pour nous filmer aussi cette planète rouge au cœur de l'histoire, qui oscille entre -60 et -80 degrés à sa surface. Car l'homme ira sur Mars. Y vivre..? comme sur terre, développer des cités et j'en passe..? Demandons au Petit Prince quand nous l'apercevrons... Un petit prince sur une nouvelle planète... qui demanderait qu'on lui dessine une terraformation. Il n'en demeure pas moins qu'il faille rêver, car notre salut, même s'il parait déjà un peu tard d'y penser passe par le vide noir de l'espace et ses inconnues aussi merveilleuses qu’aberrantes. La Terre est une planète qui déjà donne des signes de suffocations. Enfin surtout pour ceux qui y vivent, selon les endroits...


Je repense à Curiosity déposé sur Mars en 2012 (https://fr.wikipedia.org/wiki/Mars_Science_Laboratory, qui a demandé des années de développement et nombres de tests sur Terre pour deviner la façon dont il pourrait atterrir sans encombres (avec je ne sais combien de tentatives ne serait-ce que pour le parachute), puis les années à créer non pas seulement une petite voiturette flexible apte à se déjouer de tous les tracas que le sol lui proposerait, mais un véritable petit laboratoire de poche, lent, certes, mais si subtil...
Seul sur Mars domine un peu trop le film en se centrant sur Matt Damon, mais c'est un parti-pris. Et l'idée d'un botaniste aussi. Car tenter d'approcher cette planète et d'y demeurer un temps voire plus est loin d'être encore de l'anticipation. Il reste à dire que je pourrais encore parler de toutes ces choses tournées vers le ciel, comètes et consœurs, étoiles filantes, météorites, sondes et compagnies, satellites, "Hubble" et congénères, car l'espace est comme une Terre infinie, un énorme Kinder surprise... Pour le reste, vous pouvez toujours jeter un oeil ici... https://fr.wikipedia.org/wiki/Colonisation_de_l'espace.


Il aurait été étrange que Damon ne revienne pas, qu'il ne trouve jamais de solutions, mais sa démarche plus celle de ceux qui œuvrent à ses côtés montrent que je suis bien nul en mathématique en astrophysique et que cela est vraiment bien dommage tant la conquête spatiale reste, à mes yeux, un rêve à ciel ouvert.


Je ne parlerai pas de la fin pour ne pas spoiler. En conclusion, je dirai que le film est plutôt linéaire et presque, par certains côtés, proche du documentaire, de l'extrapolation. Il décrit un personnage touchant qui ne baisse jamais les bras et tente toujours de trouver une solution à chaque problème qui font chuter l'histoire à terre. Il est optimiste et a des petits aspects proche de l'humour tant le personnage prend les choses avec distance.


J'en redemande.


Congratulations, Sir Scott qui, parfois, vous égarez dans des productions un peu trop éclectiques à mon goût. La SF vous va si bien... Et vous avez mis aussi la barre assez haut. Gravity, de Alfonso Cuarón, et Seul sur Mars auront été de bien belles découvertes...

Muchopanam
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le 24 oct. 2015

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Mucho Panam

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