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Si de nombreux fans du petit écran attendent toujours un (télé)film pour conclure leurs shows préférés laissés en suspens par une annulation surprise, Sex and the City s'était posée comme une des rares séries à bénéficier d'une conclusion absolument parfaite au terme de 6 années de télévision à la qualité croissante. D'où un premier film terriblement inutile, gâchant cette dernière image de fin en cassant les situations des 4 héroines pour mieux y revenir 2 heures plus tard.

Deux années ont passé et force est de constater que les auteurs de Sex and the City 2 ont au moins retenu cette leçon là : plutôt que de tenter (en vain) de nous faire croire que les couples des 4 new-yorkaises sont en danger, le film se concentre cette fois-ci plus sur les filles et elles seules. Ce qui constitue sa grande qualité et son grand défaut : ainsi l'on revient aux fondamentaux du show (l'écriture de Carrie, la réflexion sur la place de la femme dans le couple et bien sûr, la sexualité) mais on est privé, hélas, d'un quelconque enjeu. Ceux et celles qui par exemple, s'extasient d'avance du retour de celui dont je ne prononcerai pas le nom risquent de subir une lourde déception considérant que cette 'intrigue' - comme absolument chaque autre - n'occupe que 10 minutes et n'apporte aucune modification au statu quo de Carrie and co. Pour cause : aucun véritable scénario ne se dessine tout au long de ces 2h30, constituant plus une juxtaposition de scènes plus ou moins drôles ou réussies (l'improbable mariage gay, la fuite dans le marché) mixées avec un clinquant superficiel n'apportant pas grand-chose (les apparitions surprises – ou pas – de guest stars de luxe ne faisant pas toujours l'effet escompté). Le tout compose une non-histoire au rendu et conséquences inexistantes, si inutile qu'elle semble ne constituer qu'un épisode de plus et en aucun cas une avancée méritant le grand écran, celui-ci ne servant qu'à sublimer le placement de produit – certes moins outrancier que dans le premier volume – et les milles et une tenues des ladies.

A ce trop plein visuel et au l'étalage de luxe virant très, très vite au ridicule s'ajoute un problème de fond quant à l'élément central de l'histoire : Abu Dhabi et la vision occidentalo-hollywoodienne du Moyen-Orient. Dans l'absolu, voir Samantha provoquer les traditionnalistes voilant leurs femmes contre leur gré et niant l'existence de toute sexualité féminine fait du bien en ces temps de montée conjointe de l'extrémisme et du politiquement correct. Mais le film nous a auparavant si bien convaincu que les filles n'auraient de toute façon respecté et pris le temps de comprendre aucune culture étrangère qu'elle quelle soit que l'effet tombe complètement à plat, que ce qui aurait du apparaître comme un acte de revendication féministe prend des allures de racisme ordinaire et d'ignorance crasse. Au-delà du traitement de la femme au Moyen-Orient, c'est le traitement même des personnages, plutôt inconstant, que plante le film : si on appréciera l'écriture assez fine de la maternité de Charlotte, on regrettera que rien ne soit offert à Miranda et surtout, que Samantha et Carrie aient perdu quelques dizaines de points de Q.I. depuis la série, devenant très précisément ces femmes insupportables d'une superficialité absolument totale dont elles se moquaient il y a 10 ans. Sans compter l'absence du 5ème personnage qu'était New-York : Sex and the City sans sa City est une aberration en soi. Que ce soit à Abu Dhabi (ou à Hollywood) la sauce ne peut pas prendre.

Au final surnagent quelques très bonnes répliques de Miranda, deux-trois réflexions pertinentes de Carie, le pire et le meilleur de Samantha, un numéro de karaoké pseudo-féministe et une scène touchante où l'on saoule Charlotte. C'est sympathique, mais bien trop peu quand l'épisode dure 2h30.
Le sentiment restant est finalement proche de celui nous habitant à l'issue du premier film : content d'avoir revu les filles, mais dubitatif quant à ce qu'elles sont devenues. Le principe narratif de Sex and the City a-t-il toujours lieu d'être à ce stade de leurs vies amoureuses ? On aimait Carrie Bradshaw, elle nous amusait, on aime toujours Carrie Preston parce qu'on oublie pas les vieilles copines, mais rien à faire, la malheureuse a pris un mauvais coup de vieux et l'on commence sérieusement à s'ennuyer en sa compagnie Du coup je ne serai pas celle qui vous encourage à payer un ticket de cinéma pour ça : oui, mêmes les fans, attendez la diffusion sur petit écran, là où Sex and the City avait encore quelque chose à dire.
Julie_D
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le 30 juin 2010

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Julie_D

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