Bénéficiant d’une belle exposition à la galerie Art Ludique à Paris, le studio Aardman est depuis longtemps une pointure dans le domaine de l’animation, avec ses personnages en pâte à modeler animés en stop-motion. Shaun Le Mouton prouve encore leur talent.


Les films d’Aardman sont un peu des ovnis dans le milieu très consensuel actuel de l’animation. Si leurs films sont au final tout a fait normaux, c’est simplement leurs différences, dans l’aspect comme l’ambition, qui font qu’ils ne remplissent pas forcément autant les salles que les Disney et autres Dreamworks auxquels ils doivent faire face. Pourtant, force est de constater qu’avec ce Shaun Le Mouton, le studio prouve encore qu’il est doué d’une grande ambition couplée à un vrai savoir-faire dans le divertissement ludique et tout public. Très court, d’une durée de seulement une heure vingt, le film de Mark Burton et Richard Starzak prend très vite par les sentiments quand on voit ces petits moutons si charmants, à la fois blagueurs et blasés par la perdition de leur maître, qu’ils essaieront alors de remettre dans le droit chemin. Un malencontreux incident les verra forcés d’aller le chercher en ville, où ils devront faire ça à son amnésie. Une histoire prétexte à un récit initiatique pour tous publics, appelant à l’acceptation des différences et à critiquer une société consumériste trop vite bercée par la mode, au point de n’avoir aucune identité. Si le film inquiète dans ses dix premières minutes, celles-ci n’étant qu’accumulation de saynètes humoristiques, le film se tournera vite vers une aventure des plus touchantes, et d’une grande beauté visuelle, l’animation y étant exemplaire et l’humour bien présent.


Pari réussi en somme car Shaun Le Mouton est sans paroles, se servant du mime et du visuel pour faire comprendre facilement à tous les différents éléments de l’intrigue. Cela forcera les enfants habitués aux productions industrielles à changer un peu leurs habitudes, leur permettant aussi de découvrir un style d’animation différent et finalement beaucoup plus enfantin que la grande majorité des productions infantiles qu’on leur imposent à grands coups marketing. En espérant que cette production remporte un franc succès.


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Florian_Bodin
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le 15 août 2015

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Florian Bodin

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