Shining, tout premier film d'épouvante du grand Stanley, est, à l'instar de 2001, L'odyssée de l'espace, lui-même premier film de science-fiction de Kubrick qui avait pourtant totalement révolutionné le genre, Shining, de tous les films d'horreur américains modernes que je connaisse, Shining est un des rares à vraiment mériter ce nom. car, et je suis bien placé pour le savoir, plus qu'être une véritable claque cinématographique, pour de nombreuses raisons, Shining fait surtout peur, et on pourra dire tout, à part qu'il le fait mal. En effet, rien que pour le face-à-face entre Wendy et Jack entraînant des travelings traveling tantôt face à Wendy, agittant une batte tout en reculant, tantôt face à Jack ("je vais rien te faire... Je vais juste te défoncer la gueule !"), lui avançant vers sa femme est un des faces-à-faces de mari à épouse les plus angoissant que le cinéma ait pu nous donner.
Mais, cet équilibre entraîne un désiquilibre, engrangeant peut-être le seul petit défaut du film ; plus clairement : l'équilibre parfait entre la folie de Jack et la peur de Wendy nous fait remarquer un certain désiquilibre entre le jeu d'acteur de Jack Nicholson, jouant Jack (non, vraiment ?) et celui de Shelley Duvall, jouant (devinez qui ?) Wendy.
En effet, cette dernière, même si on ne puit dire que son jeu soit pitoyable, mais elle fait presque pâle figure face à Nicholson, qui a dans ce film un de ses rôles les plus marquants de sa carrière, pour lui autant que pour nous...
Mais, au-delà de son aspect terrifiant Shining, est comme tous les films de Kubrick, une réussite sur tous les points. On pourra aussi remarquer une direction de caméra préférant les longs travelings et par tous les moyens : de haut, de côté, ou encore de face aux peronnages, dans les couloirs tout simplement immenses de l'hôtel : le spectateurs est emplis par une immensité, dans laquelle il est presque seul, et il sait qu'il peut s'attendre à tout.
On remarque aussi, toujours du côté de la caméra, de soudain très gros plan sur certains personnages, regardant une situation surprenante ou étant eux-même surprenant, comme beaucoup dans la dernière partie. Enfin, on remarque la très belle performance de Danny Llyold, jouant Danny Torrance (d'ailleurs dans le film on trouve d'autres coincidences de noms : Jack Nicholson jouant Jack torrance, et Lloyd, nom de famille de l'acteur qui joue Danny torrance, comme je le viens de le dire, est lui-même le nom d'unes des apparitions du film, le barman), qui impressionne.
Bref, shining reste un des, si ce n'est le film d'horreur le plus réussi, et en tout cas le plus terrifiant et moderne que j'ai pu voir. Mais c'est là que je me pose une question : que s'est-il donc passé entre Shining (1980) et Destination finale 4... 3D (2010) ?
Conclusion : Shining représente à lui seul l'apogée du film d'horreur, et, en tant qu'un des trois derniers films, que dis-je, chefs d'oeuvres de Stanley Kubrick, il reste un des films les plus marquants de sa grandiose filmographie... Bref, un très grand chef d'oeuvre à la mise en scène à la structure complexe, mêlant en même temps présent, passé, futur, peut-être évènements imaginaire dans la tête des personnages (?), et ce qui fait une des plus grandes forces de Shining, c'est que c'est au spectateur d'en décider, menant chacun à avoir sa propre interprètation du film, et sur ce point et beaucoup d'autres, je ne le dis pas en retard, c'est du grand art !
vivien-B
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le 15 juin 2011

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