Une masturbation intellectuelle insupportable...
Shirley nous propose une plongée dans le monde fascinant et coloré de la peinture de Hopper. Comme c'était alléchant! Je m'attendais à trouver du corps,une vraie profondeur. A part les quelques petites mises en contexte radiophoniques, on assiste à une interprétation libre et gnan-gnan des représentations de l'artiste. J'aurais attendu plus de chaleur, de sens, d'expression.
L'histoire qui nous est prétendument contée est d'un ennui monstre... chaque tableau nouveau était pour moi un supplice. Shirley est d'une froideur à couper le souffle et ses interactions avec son compagnon et les autres personnages proches du néant. Alors elle nous sert de petits monologues pseudo-intellectuels sur la guerre en Europe, le fléau des mouchards, elle lit du Platon cul nu... il ne se passe rien, on la regarde simplement pensive et lassive s'extasier sur ses propres pensées. Ce nombrilisme m'a très vite exaspérée. J'en suis même venue à développer une antipathie gigantesque pour ce personnage d'une mollesse à toute épreuve.
Visuellement, le film est très beau, mais pour toutes les raisons énoncées ci dessus, j'ai été beaucoup moins touchée par lui que par les tableaux. Je n'y ai rien trouvé de paisible et de profond. J'ai apprécié l'inclusion d'un humain animé dans un décor peint et très graphique, mais des plans de 30 secondes m'auraient largement suffi. Ce film est d'une lenteur à vous donner des envies d'énucléation. Enorme déception donc, dommage, je me consolerai avec les tableaux de Hopper en faisant fi des interprétations qui m'étaient proposées ici.