Sorti en 2019, Sybil est le 3ème film de Justine Triet, après la Bataille de Solferino (2013), Victoria (2016). De ces deux premiers films, j'avais juste vu Victoria. J'en avais gardé un assez bon souvenir, mais c'est bien le récent (et génial) Anatomie d'une chute qui nous a poussé à revenir explorer la filmographie de Mme Triet.


Mon avis ? Et bien c'est très sympa même si malheureusement le film a quelques défauts qui l'empêchent d'être un Grand film (défauts que Justine Triet a justement réussi à gommer dans son film suivant, Anatomie d'une Chute).


L'histoire en quelques mots : on suit Sybil, une psychanalyste quadragénaire et parisienne interprétée par Virginie Efira. Elle vient de se lancer à plein temps dans l'écriture de son premier roman, et pour cela elle a mis fin au suivi de presque tous ses patients. Une nouvelle patiente, Margot, lui tombe néanmoins dessus (interprétée par Adèle - j'essaierai pas d'orthographier son nom de famille) - elle finit par l'accepter malgré qu'elle ne prend normalement plus de patient parce que d'une part Adèle est dans une détresse hyper urgente, et d'autre part Sybil trouve son histoire tellement intéressante qu'elle va en faire le sujet de son roman. Par-dessus cela on découvre progressivement que Sybil est elle-même autant en besoin de thérapie que ses patients...


Le film est découpé en 3 parties :

1° Présentation de Sybil, rencontre avec Margot, suivi psy de cette dernière

2° Sybil rejoint Margot sur le tournage du film en Italie

3° Retour à la vie "normale" et aux problèmes de Sybil après le tournage


La première partie est assez inégale. Justine Triet a fait le choix d'une narration à double-temporalité, ce qui fait que l'action n'est pas très facile à suivre. Le jeu de Virginie Efira est très naturel et très convaincant, par contre certains dialogues d'Adèle manquent complètement de ce même naturel. On a parfois l'impression qu'elle récite un texte littérairement bien écrit, alors que justement elle est sensée jouer quelqu'un issu d'un milieu relativement peu éduqué - ça sonne faux. Tout le drama autour des problèmes perso de Sybil est peut-être un peu trop poussé (le personnage avait-il besoin d'être une AA?). Notons quand même quelques scènes tout à fait émoustillantes avec Virginie Efira dans le plus simple appareil !


Clairement, le gros point fort du film, c'est toute la partie 2° pendant le tournage. L'action est brillamment servie par un triangle amoureux dans lequel on retient surtout le génie de Sandra Huller dans son personnage de réalisatrice psychorigide en manque de Prozac et de Gaspard Ulliel dans son rôle de beau gosse pervers narcissique. Il y a de l'action, des retournements de situation, des très bons moments comiques.


La 3ème partie du film montre une Virginie Efira en roue libre après le tournage. Il y a d'ailleurs quelques scènes très réussies, celle du karaoké ou celle dans la voiture avec Adèle par exemple. Malheureusement, la tension dramatique est un peu retombée à ce moment, et la fin s'étire un peu.


Au global on retiendra du film :

- un traitement habile des thèmes fétiches de la réalisatrice (les relations de couple dysfonctionnelles, les femme professionnellement compétentes mais névrosées) ;

- Sandra Huller en réalisatrice tarée qui n'a pas peur de se jeter à l'eau (littéralement) ;

- Virginie Efira à poil (!!!!!)

Créée

le 8 mars 2024

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