Dans la flopée des petites comédies françaises des années 1980, celle-ci est devenue presque invisible, un peu à l’image, d’ailleurs, du cinéma de Jacques Monnet. Le résultat ne casse pas des briques mais c’est suffisamment bien interprété pour passer un moment agréable. Et quel casting ! Jean-Pierre Marielle, Claude Brasseur, Josiane Balasko, Roland Giraud, Xavier Saint-Macary, Pascale Ogier, Jean Rougerie ou encore Jean Réno sont ainsi de la partie, assurant à eux seuls le spectacle. L’histoire, quant à elle, n’est malheureusement pas tout à fait à la hauteur de son sujet. Dans la France mitterrandienne, l’heure est à la chasse à la réussite et ceux qui ont de l’argent sont forcément des tricheurs. L’argument n’est pas présenté de façon aussi caricaturale mais on entend clairement au loin cette petite musique. Dommage que le récit n’aille pas au bout de cette direction, préférant rapidement se muer en une rencontre entre deux mondes qui, inévitablement, vont finir par prendre la même voie.
C’est assurément l’aspect faiblard du film. On se serait aisément passé d’une romance à laquelle on ne croit pas une seconde et qui est l’enjeu évident de toute la dernière partie du film. À celle-ci, on préférera nettement la performance d’un Jean-Pierre Marielle, expert en comptabilité plutôt qu’expert-comptable, qui a le sentiment de tout maîtriser sauf son métier et les gens qui l’entourent. Savoureux comme à son habitude, Jean-Pierre Marielle assure vraiment le spectacle. Si ce n’est pas la grande rigolade, on esquisse, grâce à lui notamment, de nombreux sourires. L’ensemble a beau se révéler, en de nombreuses circonstances, bien maladroit, les personnages sont vraiment bien dessinés et donc très attachants.
Signes extérieurs de richesse, si elle est une comédie ancrée dans son époque, ne paraît pas vieillotte aujourd’hui. Elle est plutôt le témoin d’un autre temps, où on parlait encore en francs et en anciens francs, où les fonctionnaires étaient de gentils prolos et les professions libérales des types plein de fric qui jouent au golf. En somme, un joli catalogue de traits caricaturaux qui ont perduré jusqu’à aujourd’hui. Merci la gôôôôche...