Un titre de film qui peut rendre le cinéphile hésitant à s’y plonger mais en prenant connaissance du nom du réalisateur, il sait qu’il en tirera un malin plaisir. Après avoir tangué entre le fantastique et le péplum depuis son initiation au long-métrage en 1957, Mario Bava trouve définitivement sa voie en 1963 en réalisant trois thrillers aux effets horrifiants. Un nouveau genre venait de prendre racine entre le film policier et le film d’horreur, le giallo. Des scénarios articulés autour d’enquêtes sur des crimes sadiques et assaisonnés d’érotisme. Le visionnement devient davantage un jeu qu’une histoire à s’émouvoir. Comme si on devenait insensible à la violence qui se déploie à l’écran. Les effets sonores venant appuyés les passages inquiétants et les zooms rapides sur les objets cruciaux de l’action contribuent à rehausser le caractère ludique de l’œuvre. Et puis il y la lumière qui nourrit le mystère et qui sert d’amalgame à tous les éléments. L’expérience et le talent de Mario Brava en tant que directeur photo saute aux yeux et le plaisir qu’il prend à créer des ambiances est la force première de ses films. S’il y a un malaise pour le spectateur, c’est celui d’imaginer les acteurs à devoir se soumettre à des directives de positionnement extrêmement précises, mais surtout aux comédiennes malmenées à travers des séquences de brutalité intense. Si on peut faire abstraction de cela, on assiste aux Six femmes pour l’assassin amusé et impressionné par le savoir-faire du réalisateur.