Comment ne pas être anxieux en se dirigeant vers la salle de cinéma afin de voir le nouveau James Bond, Skyfall ? Après un épisode en demi teinte n'ayant pour lui que deux magnifiques James Bond Girl et un garçon bien de chez nous, le tout dans une intrigue globalement inintéressante qui nous perdait dès le premier lien avec Casino Royale, on pouvait craindre le pire. Puis, les critiques ont été positives. Enfin de compte, force est de constater que la série renaît de ses cendres avec ce qui sera sûrement le meilleur James Bond .. avec Daniel Craig, du moins. Ne t'excite pas, toi, là bas, le journaliste qui en a un peu trop fait.
Malheureusement, tout commence relativement mal. L'éternelle scène d'action précédant le générique est ici tout à fait banale, comprimée dans une shakycam qui n'est pas sans rappeler le mauvais départ de Quantum of Solace. Et là, on a peur. On se dit qu'ils nous ont refait les mêmes erreurs. Le générique en lui même, sans égaler la perfection de celui de Casino Royale est visuellement prenant, et toujours aussi agréable à regarder. Le thème est réussi et convient au film, que l'on aime ou pas les 2 albums d'Adele.
Un regain d'espoir.
Pourtant, les débuts continuent à être poussifs. On a envie de rentrer dans le vif du sujet, et quelques faux raccords continuent de nous sauter à la tronche (la tâche de sang du garde de sécurité qui devrait plutôt être une trainée par exemple). Au final, c'est l'attentat de l'immeuble, visuellement réussi, et surtout l'arrivée en scène de Javier Bardem qui nous accrochent à notre siège. Là, tout commence à devenir bien plus agréable. Le personnage campé par Bardem est efficace de par sa cruauté, son humour et le fait d'avoir enfin un homme un peu plus résistant (petit clin d'oeil des dents par rapport à Jaws ?). Il ferait presque penser à un Heath Ledger en Joker. Passons sur les James Bond Girl, que j'ai trouvé plus anecdotiques que ces chères Gemma et Olga de la dernière fois, mais qui ont le mérite d'avoir au moins un rôle mieux écrit. Le nouveau Q ferait presque penser à un jeune Cillian Murphy tournant dans un Nolan. A surveiller donc. A propos de Nolan, auquel on a déjà pu lire les comparaisons avec l'oeuvre de Mendes, le lien reste surtout sur l'humanité et de la maturité du personnage de Bond, loin des clichés machistes de l'époque de Dr No, forcément.
"Non, plus en haut."
Définitivement, les passages les plus marquants de ce nouvel épisode restent les gros clins d'oeil évidents mais relativement joussif pour les 50 ans de la franchise. Inutile de vous spoiler si vous ne savez pas encore de quoi il s'agit, ça fait partie du charme de Skyfall. L'avant dernière séquence finale en Ecosse est également des plus réussies, trouvant là même un final pour le moins inattendu venant d'un James Bond.
Enfin, la fin est du fan service pur et dur. Si certains membres de SC aiment à dire que le fan service ne transformera pas une oeuvre en un "bon" film, ici, il est subtilement dosé et le film ne repose pas que sur cela. On ressort même de la salle le sourire jusqu'aux lèvres, en attendant les 50 prochaines années.