Sam Mendes fait "Skyfall"ait
Après deux derniers opus qui m’ont largement déçus (et c’est peu dire), Casino Royale et Quantum of Solace, j’attendais beaucoup de cette nouvelle aventure de l’espion le plus célèbre d’Angleterre, le fameux James Bond.
Au rayon des bonnes nouvelles pré-film, il y avait le choix de Sam Mendes en tant que réalisateur, et dire que cette idée m’avait réjoui est aussi peu dire sur mon sentiment. La nomination du réalisateur d’American Beauty ou des Noces Rebelles n’avait pourtant rien d’inné. En effet, Mendes n’avait jamais eu la pression d’un blockbuster, et n’était donc pas forcément préparé à la pression qu’impose la réalisation d’un film comme James Bond, un peu comme Tim Burton quand il réalisa Batman.
J’ose le parallèle parce que dans les deux cas l’expérience aura été un succès. Autant Burton surprend avec son Batman torturé psychologiquement et humain, autant Mendes parvient quant à lui à redonner des couleurs à une série qui, par une trop grande volonté de moderniser, s’était un peu perdue. Sam Mendes arrive même à me rendre Daniel Craig sympathique dans ce rôle, alors que j’étais resté bloqué à Pierce Brosnan, c’est dire !
Skyfall renoue avec ce que les James Bond ont su faire de mieux : une bonne scène de présentation, un générique tip-top, un James Bond de qualité, un méchant odieux et attachant à la fois, de l’action … Sam Mendes réussit un mélange bluffant de qualité et de fraîcheur, car il arrive aussi à insuffler un nouvel élan à une série qui elle, s’essoufflait cruellement.
Daniel Craig se montre enfin à la hauteur, arrivant à exprimer toute la complexité du personnage, tiraillé entre ses problèmes personnels et son job. Il campe enfin le smoking du célèbre agent 007, et ce n’est pas pour me déplaire. Javier Bardem est pour sa part époustouflant. Et je pèse mes mots. Je parlais d’un Bond tiraillé, mais le Silva campé par Bardem est bien plus tiraillé, avec un côté psychopathe et drôle à la fois qui lui sied à merveille. Il est bien l’autre grande force du film, son personnage instaurant une rivalité assez proche de celle entre Sean Bean et Pierce Brosnan dans GoldenEye. Il faut aussi noter le retour de Q, joué par un Ben Whishaw plein d’humour, ainsi que celui de Monnypenny, joué ici par Naomie Harris.
J’allais oublier de parler des nombreux clins d’œil faits à la saga, du crayon de GoldenEye à l’Aston Martin DB5, qui dynamisent un tout enfin cohérent et intéressant.
Sam Mendes avait donc un pari osé et difficile à relever, qu’il a relevé avec brio pour réussir à produire une très belle surprise, que je n’hésiterais pas à placer dans les tous meilleurs films de la prestigieuse saga de la Metro Goldwyn Mayer. Un grand bravo.
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