Sleep
6.5
Sleep

Film de Jason Yu (2023)

Mes nuits sont plus laides que vos jours

Même si les dramas continuent à avoir une belle audience, notamment sur les plateformes de streaming, le cinéma coréen de genre peine depuis quelques années à surprendre et même à se renouveler.

Après son éphémère âge d'or, au début des années des années 2000, et cette étonnante révélation qui lui a permis de crier à la face du monde tout son génie, l'exil des principaux réalisateurs vers des cieux plus hollywoodien, a contribué à une certaine monotonie dans les productions, les nouveaux réalisateurs se contentant d'imiter la fabuleuse inventivité visuelle de leurs ainés sans l'enrichir ni la renouveler. Pour autant, Lorsque Jason Yu, ancien assistant de Bong Joon ho, adoubé par le maitre réalise son premier long métrage, l'objet du méfait vient ardemment titiller notre curiosité et bien plus encore, lorsque l'on découvre très rapidement que le jeune cinéaste a choisi le somnambulisme comme thème/prétexte de son effort.

Soo-Jin et Hyun-Soo (la femme et l'homme dans l'ordre) sont, dans le désordre jeunes coréens, sexy, acteur (lui), enceinte (elle), jalouse (elle toujours), depuis peu leurs nuits sont devenues anormalement agitées même pour un couple de jeunes mariés. Huyn-Soo soufre en effet de troubles du sommeil paradoxal, d'abord légers, puis de plus en profonds au point d'alerter la voisine, et d'inquiéter notablement son épouse, lorsque l'homme se lève pour dévorer cru ou encoquillé tout ce qu'il trouve dans le réfrigérateur,

remplaçant tous les aliments par... le chien qu'elle découvre raide mort et congelé au petit matin.

Partant de ces éléments , la trame cheminera tout au long du fil à la lisière des genres , alternant les scènes angoissantes voire fantastiques, les scènes de couple plus intimistes, et même des séquences de comédie pour n'aborder, (et c'est un peu regrettable) qu'à la fin, la dimension horrifique du film avec quelques scènes très virtuoses durant lesquelles le réalisateur semblent enfin donner la pleine mesure de son talent.

Evidement, même s'il est de bonne facture "Sleep" aurait sans gagné en efficacité, s'il avait exploité un peu en profondeur les matériaux mis à sa disposition,

notamment les thématiques toujours très porteuses du dédoublement de la personnalité, de la possession...

Yoshii
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Ça s'est passé en 2024

Créée

le 6 mars 2024

Critique lue 444 fois

13 j'aime

2 commentaires

Yoshii

Écrit par

Critique lue 444 fois

13
2

D'autres avis sur Sleep

Sleep
Yoshii
7

Mes nuits sont plus laides que vos jours

Même si les dramas continuent à avoir une belle audience, notamment sur les plateformes de streaming, le cinéma coréen de genre peine depuis quelques années à surprendre et même à se renouveler...

le 6 mars 2024

13 j'aime

2

Sleep
Behind_the_Mask
7

♫ Le dormeur doit se réveiller ♪

La vie de couple soudain bouleversée est un sujet classique du septième art.Difficile d'innover, a priori.Sauf que Sleep nous vient de Corée du Sud, une contrée qui a su se démarquer sur la question...

le 24 févr. 2024

9 j'aime

1

Sleep
the_stone
7

Rien que l’affiche fait peur

Et pourtant, Sleep relève plus de l’épouvante que de l’horreur, et encore il n’y a pas de scène vraiment effrayante. Il s’agit plutôt d’une atmosphère inquiétante qui va crescendo.Un jeune couple sur...

le 16 mars 2024

7 j'aime

4

Du même critique

Il reste encore demain
Yoshii
8

Des lendemains qui tabassent

Sorti en Italie au cœur de la vague d'indignation suscitée par l'assassinat de Giulia Cecchettin par son ancien petit ami (le 106ème féminicide en 2023 de l'autre côté des alpes), "C'è ancora...

le 12 mars 2024

84 j'aime

3

Civil War
Yoshii
8

« Nous avons rencontré notre ennemi et c'est nous encore » *

Jamais peut-être depuis 1938 (et le canular fabuleux d'Orson Welles, qui le temps d'une représentation radiophonique de "La guerre des mondes" sema la panique aux Etats-Unis), une illustration...

le 15 avr. 2024

80 j'aime

16

Le mal n'existe pas
Yoshii
9

Le soleil se couche à l'est

悪は存在しない est une ode silencieuse à la nature, un lent poème bercé par une douce musique mêlant en sourdine les cordes d'un violon et celles d'un piano. Une mélodie de la vie sauvage qu'accompagnent...

le 22 avr. 2024

59 j'aime

13