Danny Boyle millionnaire. Je ne comprends pas cette avalanche de titres et de critiques élogieuses. Parfois on dit qu’il y en a trop, moi je dis, je ne comprends pas. Danny fait du Boyle, et décroche la timbale. L’Inde filmée à la Boyle devient vite agaçante, un vidéo-clip éclatant, des plans gigantesques à la hauteur de la démesure indienne, un rythme qui s’est enrayé, car ça court tout le temps, et une violence toute formelle qui plaira aux enfants. D’ailleurs la maltraitance envers les enfants doit faire parti de la culture locale car Boyle filme ça de façon tout à fait «normale». C’est normal, c’est une violence effet de style à accepter, car les personnages eux-mêmes à l’écran l’acceptent tout naturellement. Une histoire elle bordélique et boiteuse. Plus on avance, plus ça devient une BD jeunesse. La chronique de la vie de Jamal, son frère, sa copine, ses aventures, je n’y crois pas une seconde, et sous prétexte que la crédibilité n’est pas la tasse de thé de Danny est-ce qu’il faut accepter que se soit si mal écrit, pollué de flashbacks qui ne servent qu’à étourdir et n’apportent rien de plus à l’action ? Ce n’est pas un film bollywoodien, ou plutôt si, c’est un mauvais film indien fait par un britannique. C’est Canada dry©, entre deux styles, mais comme Boyle n’a pas vraiment de style, et on ne voit jamais où il veut en venir avec tout ça à par nous amuser ce qui est peu pour un cinéaste avec un minimum d’envergure. C’est entraînant et rythmé, mais ça ne suffit pas à m’amuser. Honnêtement je n’ai jamais vu un « Qui veut gagner des millions » avec des questions aussi faciles, et comme un fait exprès, chaque question correspond à un épisode de l’enfance du héros, qui n’a qu’à se rappeler de la réponse qu’il a déjà ! Franchement, c’est abusé. Et cette tendance au mélo indien, ce sens de la dérision, cet humour, c’est où ? La chorégraphie elle est absente, sauf celle du générique de fin, emballante cette chorégraphie ? Même pas, scolaire. À quoi ça sert d’aller tourner ce film en Inde pour faire ça ? La musique est très pop pas vraiment indienne… Ça fait vraiment beaucoup de trucs qui manquent. Les personnages sont transparents, sans réel intérêt. Tout sa pour se complaire du spectacle d’enfants souffre-douleur, je me pose des questions sur ceux qui disent que c’est brillant comme film. On a des adultes tortionnaires, la méchante police, des méchants voyous, le gentil Jamal. Des incohérences en pagaille, (le pompon c’est quand le Jean-Pierre Foucault local « aide» le candidat contre toute logique). "Te prends pas la tête", on va dire, ce n’est qu’un film. D’accord, mais 8 oscars quand-même !