Le film est issu des répercussions de Mai 68, en se disant que ça ne pouvait pas durer que ce mois-là ; c'est ainsi que Jean-Pierre Mocky soi-même joue un violoniste, et cambrioleur, qui part à la recherche de son frère, un militant d'extrême-gauche qui s'en prend à des gens issus de la haute bourgeoisie. Il veut essayer de le retrouver avant la police.
Pour moi, quand je découvre Solo, je vois avant tout un acteur avec une belle gueule ; Jean-Pierre Mocky n'avait plus joué dans ses films depuis une dizaine d'années, laissant notamment la place à son ami Bourvil, mais là, il incarne le rôle principal, un mec qui pourrait s'échapper d'un film de Don Siegel. Où d'ailleurs on y retrouve la même efficacité dans la mise en scène, dans le brio, dans la brièveté même. Je pense par exemple à l'introduction où plusieurs couples pris en flagrant délit de parties fines se font mitrailler. On ne voit pas au départ qui tire, mais seulement les impacts, et les gens qui tombent.
Le film est plutôt intéressant, et porte justement en lui les germes de l'après-68, que faut-il faire, même si c'est par la violence. Si l'acteur Mocky est plutôt bon, je n'en dirais pas autant de sa maitresse, jouée par Sylvie Bréal, qui semble échappée d'un film de Fellini avec son soutien-gorge si petit que sa poitrine déborde ! Après, je trouve aussi que l'histoire se perd un peu dans cette recherche, qui est surtout prétexte à afficher pas mal des amis de Mocky dont l'incontournable Dominique Zardi, mais Solo est, sous couvert d'un polar, un film clairement engagé. Pas dans le meilleur de ce qu'a fait Mocky, mais par exemple sa fin reste là aussi assez surprenante.