Aujourd'hui fut une journée prospère pour la réflexion. Après la présentation du non-plan banlieue par Emmanuel Macron, je me demandais alors qu'elle était le nombre de chats domestiques en France...et quoi ? Comment ça, on s'en fout ? Mon avis ? Sur Solo : A Star Wars Story ?! Hein ! Ah oui, ce non-film...


Je ne sais pas comment il est humainement possible de réaliser un film pareil et d'en être fier. Sérieusement, ce film est d'une platitude morbide. Même dans un funérarium, on s'enjaille plus. Le rythme est à la hauteur des couleurs : morne. La plupart du film est assez sombre sans aucune couleurs ou sans ensoleillement. C'est bien beau de vouloir privilégier les décors naturels (sauf quand on y a plus accès dû aux reshoots) mais ça n'empêche pas de mettre un peu plus de couleurs, quand bien même. Premier défaut structurel du film donc : on se sait sur Terre. Plus de voyages, plus de décors vraiment exotiques ou uniques : du consensuel, on vous a dit. Du simple et donc du morne.


Passons sur le deuxième gros défaut : la bande-sonore. La marche impériale est devenue un simple clin d’œil tandis que l'accompagnement est inexistant. Aucune putain de note ne vous reste dans la tête. Aucun décibel ne vous titille le gland pendant la séance. Les poils qui s'hérissent pendant Battle of the Heroes ? Je cherche encore. Les seuls passages que l'on retiendra sont les (pauvres) reprises des thèmes originaux. Donc, bon, ambiance, ambiance.


A partir de là, on a quoi ? Une bonne troupe d'acteurs qui se débrouille pas trop mal. Je suis indulgent avec Ehrenreich qui s'en sort bien. Pas transcendant mais bien. La palme va à Glover qui arrive presque à nous faire oublier l'ancien Calrissian et à imposer sa marque. Ses fringues aussi. J'ai toujours un petit faible pour Bettany et il est loin de souffrir dans ce film (sympa son look) mais son personnage gagnerait à être plus étoffé. C'est bien le reste du casting, incluant Harrelson, qui rend Clarke supportable. Je fais déjà la gueule de savoir que son personnage va potentiellement prendre de l'importance. Parce que, oui, notre Solo a un cruch. Il l'a peut-être laissé au mains de syndicats du crime pendant plusieurs années mais elle compte pour lui.


Niveau scénario, on est loin d'être conquis. Après une scène d'introduction qui pose le ton du film avec une vague course-poursuite, le film semble avoir du mal à trouver son équilibre entre un film d'action banal sur lequel on appliqué la licence Star Wars et l'orign story de l'un des personnages les plus populaires de cet univers. On tente bien de caser quelques références subtiles (ah c'est de là, dont vient son nom de famille ? ah, c'est donc ça les 12 parsecs de Kessel ? ah bon, son père était constructeur de vaisseau ?) mais en réalité, on a du mal à voir le prisme réellement sur Han Solo. Faut dire que quand l'attention ne se porte pas sur un(e) robot militante (...des droits des robots, du coup) ou sur les capes de Calrissian (qui a dit bisexuel ?), on a juste droit à des tirs de blasters dans tous les sens. C'est peut-être Chewbacca qui s'en sort le mieux en terme de développement.


Sortons de la débilité de certains aspects du scénario : Han se fait embaucher au sein de l'Académie Impériale sans aucune vérification de qui il est, ou de ses antécédents (c'est maison porte ouverte chez Palpatine); le personnage de Harrelson perd son crush à lui et passe à autre chose le plan qui suit; Solo se téléporte et dépasse Beckette/Chewie alors même qu'il avait 10 min de retard le tout sur une falaise où il ne pouvait pas les dépasser sans que cela se voit. A part ça, on atteint le paroxysme où on essaye de nous faire pleurer quand l'autre robot connasse se fait tirer dessus. Je veux dire, merde, on avait déjà eu le coup dans Rogue One et déjà à l'époque, je trouvais ça pathétique.


Je me vois mal écrire une critique sans parler du grand retour. Celui qui est mort mais qui en fait ne l'est pas. Celui dont le public non averti ne connaîtra ni d’Ève ni d'Adam. Le grand et ancien muet, (faut-il le préciser ?) Darth Maul. Un petit hologramme et hop, on est lancé sur une trilogie. Avec un méchant qui a en plus du potentiel. Et ça tombe bien, me direz-vous, puisque l'autre Solo 2.0 a signé pour plus d'un film. Oh, comme c'est pratique. Le hasard fait bien les choses, dis donc.


Disney semble bien décidé à tirer sur les mamelons du box-office. Et jusqu'à la dernière goutte de dollars, s'il vous plait. Ils le font avec beaucoup d'énergie. Il n'y a qu'à les voir s’exciter sur toutes les trilogies qui sont lancées tous les deux jours. Ou comment désacraliser un événement. Avant, c'était quelque chose d'attendre le dernier rejeton Star Wars, aujourd'hui, c'est aussi original et rare qu'une attaque chimique en Syrie, pour vous dire. Donc oui, contrairement aux "anciens" Star Wars, je n'ai plus d'orgasme en regardant les nouveaux made in Disney et ça, c'est un problème. Que faire pour résoudre ce problème ? Trouver 4 petits milliards de dollars et racheter Star Wars à ces bandes de cons. Dans une France "en marche", rien de plus facile. Allô, les premiers de cordées ?

BlackHornet
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le 23 mai 2018

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