If thinking about killing a bunch of pricks made us guilty, we'd all be locked up for life.

Some Guy Who Kills People, ou « un type qui tue des gens », un titre original et parodiant à lui seul le slasher-movie, auquel viendrait presque s’ajouter un zeste de film d’auteur, un mélange assez inhabituel, ces registres étant difficilement compatibles. Pourtant avec Some Guy Who Kills People les surprises vont bon train et se montrent à la hauteur de ce titre que l’on aurait très vite pu qualifier de prétentieux. En fait on se retrouve devant une comédie noire hilarante, flirtant avec Twin Peaks tant son enquête semble menée par un shérif attardé alors qu’il cache plutôt bien son jeu. Il n’y a cependant pas que du rire lié à l’absurdité, mais aussi des moments attendrissants, et ça c’est la partie auteurisante inattendue. Imaginez le vilain petit canard du lycée qui est devenu un trentenaire caissier dans un fast-food, vivant chez sa mère, et dont la fille qu’il n’a jamais connue, âgée de 11 ans, déboule dans sa vie bien organisée. Parallèlement les salauds qui le brimaient au bahut se font dessouder les uns après les autres et si d’un côté notre bonhomme devient peu à peu un père prenant confiance en lui, d’un autre le spectateur se demande dans quelle direction tout cela va bien pouvoir aller, la paix familiale semblant très loin de pouvoir perdurer.

Le récit passionne, et bien que la production révèle une certaine indigence (budget de 300.000$), la mise en scène, le développement et le jeu des acteurs nous absorbe et nous fait très vite oublier certains côtés « téléfilm ». C’est d’ailleurs cette brochette d’acteur qu’il faut remercier pour cette crédibilité insufflée à la bobine, dont notamment Kevin Corrigan en homme instable, Barry Bostwick en shérif impayable, mais surtout la jeune Ariel Gade, qui nous éblouit tellement son jeu est naturel.
Certains risquent de prendre peur à cause de ce côté familial, mais qu’ils n’aient aucune crainte, car si l’œuvre comble sur ce plan, elle reste néanmoins un film d’horreur avec des instants gores où sang fuse et membres volent, et où l’humour noir n’a rien à envier aux piliers du genre.
Some Guy Who Kills People aurait pu se planter et devenir un film fourre-tout où aucun genre n’aurait trouvé sa place, mais c’est totalement l’inverse qui s’est produit, c’est une grande réussite, émouvante, drôle et sanglante juste ce qu’il faut, flirtant même avec le thriller/polar, même si cet aspect reste la plus grosse des blagues du métrage. Jack Perez fait un gigantesque bon dans la mise en scène après son Mega Shark vs Giant Octopus et son Sexcrimes 2, et l’on comprend que John Landis se soit joint au projet en tant que producteur exécutif. Si un soir vous êtes en un état d’esprit à vaciller entre des genres, choisissez Some Guy Who Kills People, car il sera là pour vous satisfaire sur tous les plans.
SlashersHouse
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le 2 déc. 2012

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