En tout cas, on ne pourra pas reprocher à Sofia Coppola de ne pas trouver l'harmonie entre le fond et la forme. C'est une des seules force de son film et la raison qui en fait une œuvre ennuyeuse. Somewhere illustre donc le vide par le vide. Pour montrer que le bel acteur incarné par Dorff, antihéros par excellence, est un pauvre type sans âme, on le film à boire des bières et faire des œillades à des gron-grons siliconées. Et Sofia ne se gêne pas pour nous ennuyer autant que le personnage principal. Contraint de subir les affres de sa vie débauchée de star, le spectateur se retrouve prisonnier de la vie quotidienne à laquelle il souhaitait échapper en entrant dans la salle de cinéma.
Le film esquisse une narration et cherche à faire poindre l'émotion à travers la relation entre Johnny et sa fille. Peine perdue, Sofia Coppola est bien trop occupée à rallonger ses plans au maximum et à se concentrer sur l'absence de narration qu'elle veut imposer. Sa petite romance père-fille fait donc surtout acte de présence et ne justifie pas le ramdam glandouillard qui prend, au final, toute la place.
Au niveau de la forme, c'est plutôt correct. Tout est fait pour ne rester qu'à l'état de croquis, le scénario, l'esthétique des plans, la présence de la musique. Encore une fois, ça entre dans la logique de l'œuvre. Mais à force de ne jamais forcer le trait, on finit pas avoir un gloubi-boulga informe et sans caractère. Les quelques pointes d'humour parfois bien senties ne suffisent pas non plus à réveiller le spectateur.
Et voilà, la jeune prodige de Hollywood à presque inventé le cinéma aquarium ou feu de cheminée. Si seulement elle était allée au bout de sa logique en ne racontant vraiment rien. Peut-être la prochaine fois. Mais enfin, c'est fait avec classe alors je ne suis pas fâché et j'irais voir son prochain film.