Pas de propagande évangéliste ni de théorie du complot démesurée : Juste un film poignant et grave



  • Je ne pense pas que je puisse faire ce travail, Tim. Dès que je me suis couché... Tous ces visages d'enfants... Depuis combien de temps tu fais ça ?

  • 12 ans.

  • Comment faites vous ?




On se calme... on se calme !



Vous, d'un côté, qui agitez avec une bien-pensance sélective, lançant des reproches et brandissant les fourches de l'accusation en criant au fascisme et à l'intolérance. Vous, qui accablez ce film en l'accusant d'être une propagande évangéliste et de propager des idées d'extrême droite, et en plus sans avoir vu le film.
De l'autre côté, à vous qui criez au complot mondial en agitant une multitude de théories farfelues sans la moindre preuve, affirmant que Disney, d'autres productions et des personnes influentes cherchent à cacher ce film pour des intérêts personnels.
On se calme... on se calme...
Dans cette atmosphère surchargée, le sujet grave et douloureux du film est complètement oublié, submergé par ces hystéries incessantes. Il est temps de prendre du recul, de se calmer et de se concentrer réellement sur l'œuvre cinématographique qui nous est présentée avec "Sound of Freedom". Au-delà des polémiques et des accusations, prenons le temps de découvrir le long-métrage pour ce qu'il est vraiment, sans porter de jugements hâtifs. Cessons de nous perdre dans les méandres de la culpabilité de reproche et accordons à cette création la chance d'être appréciée pour ses qualités intrinsèques. Surtout que le sujet devrait plutôt inciter à une réelle prise de conscience.



Ce job me déchire.




Sound of Freedom (critique sans spoilers)



Sound of Freedom est un thriller noir réalisé et coécrit par Alejandro Gómez Monteverde avec l'aide de Rod Barr qui à travers Angel Studios, vont livrer un récit terrifiant malheureusement tiré d'une histoire vraie. Le récit met en scène Tim Ballard, ancien agent du gouvernement, qui se lance dans une mission ô combien importante pour sauver des enfants enlevés dans le cadre d'un vaste trafic d'esclavage sexuel. Difficile à chiffrer précisément, mais l'esclavage existe bel et bien aujourd'hui encore. Chaque année, on estime à peu près qu'environ 1,2 million d'enfants sont victimes de trafic d'esclaves. Des enfants sont transportés illégalement à l’intérieur ou à l’extérieur de leur pays afin d’être exploités pour leur force de travail, leur exploitation sexuelle, pour leurs organes et autres formes d'abus. Par la contrainte ou la tromperie, ils sont victimes du crime organisé : pour les Nations Unies, la traite d’êtres humains est la troisième activité criminelle la plus lucrative, après le trafic de drogues et d’armes. Un affront qui constitue une grave violation des droits de l'homme et un problème mondial préoccupant.


L'histoire de Tim Ballard est véritablement puissante, et elle est brillamment mise en scène à travers l'inspiration de l'opération Underground Railroad. Du début à la fin, je suis resté captivé par l'écran, bouleversé et horrifié par les divers éléments présentés, tout en espérant une issue positive, bien que l'angoisse de l'absence d'espoir plane constamment tant le sujet est déchirant. Heureusement, Alejandro Gómez Monteverde a su aborder cette tragique réalité avec intelligence, évitant tout sensationnalisme ou contenu graphiquement dérangeant. En effet, le sujet en lui-même est déjà suffisamment alarmant, et une surenchère d'images crues aurait pu sembler malsaine et déplacée. Ce thriller reste ainsi subtil et astucieux dans sa présentation. La réalisation est irréprochable, capturant avec ingéniosité un spectacle intime, pourtant relié à un réseau étendu, à travers une photographie soignée qui parvient à immortaliser certains instants.


Le contraste entre le monde isolé dans cette débauche et celui qui est entièrement lié est dépeint avec subtilité, mettant en lumière à quel point nous restons ignorants de ce qui se déroule dans le vaste monde, protégés dans notre bulle de droits de l'homme. Une mélancolie sourde s'installe, rappelant la fragilité de notre existence dans ce monde complexe et troublé. Une lamentation subtilement accompagnée par la musique discrète de Javier Navarrete. Le trafic sexuel est dévoilé de manière intelligente à travers des séquences qui m'ont profondément marqué, certaines me faisant frissonner, d'autres me tirant des larmes, notamment lorsque Tim Ballard (interprété par Jim Caviezel) découvre des vidéos mettant en scène le viol d'enfants, ou lorsqu'une situation est montrée à travers les yeux d'un enfant. Bien que le rythme soit légèrement hésitant, on ne s'ennuie pas une seconde tant on est totalement captivé par le spectacle tragique qui nous est offert. Chaque approche est saisissante, nous plongeant véritablement dans la peau des personnages à maintes reprises.


Les acteurs étaient tous incroyablement crédibles, et dans certains cas, véritablement terrifiants. Mais c'est le talent authentique de Jim Caviezel (que je moque de savoir qu'il est un croyant "radical") qui m'a touché au plus profond de mon cœur. En incarnant son personnage avec une intensité bouleversante, il est devenu bien plus qu'un simple acteur à mes yeux. Dans le rôle de Tim Ballard, un homme réel, il dégageait un charisme incontestable et se présentait comme un héros nécessaire. À la fin du film, j'avais l'impression de le connaître personnellement, de partager son affliction, son courage et son combat. Pour sauver ces enfants innocents, il a dû outrepasser les limites de la loi, allant même au-delà, pour rendre justice à ceux qui en étaient privés. Ses actions transcendent les discours, car au final, seule la vie des enfants compte, un point précis que beaucoup de gens semblent oublier et qui est pourtant le plus important. Jim Caviezel mérite sans aucun doute une reconnaissance pour cette performance remarquable, mais je sais qu'une telle récompense ne viendra probablement jamais.


Le reste de la distribution était également impeccable, touchante et glaçante à la fois. La jeune Cristal Aparicio, dans le rôle de Rocío, m'a profondément bouleversé, tout comme le jeune Lucás Ávila dans le rôle de Miguel. Malgré leur jeune âge, ils ont livré une performance poignante, suscitant en moi le désir ardent de bondir de mon fauteuil pour plonger dans l'écran et les libérer de cette tragique folie. La véritable force de cette œuvre réside précisément dans sa capacité à susciter la prise de conscience. Une prise de conscience ô combien indispensable, qui ne doit en aucun cas être occultée par le voile d'idiotie dévoilé précédemment. Et le déroulement narratif final, implacable, nous rappelle cette réalité à travers des chiffres et un constat qui glacent le sang.



CONCLUSION :



Sound of Freedom, réalisé et coécrit par Alejandro Gómez Monteverde, est une œuvre puissante qui ne laisse pas indifférent. Le film parvient à captiver son public grâce à une réalisation soignée et à des performances d'acteurs crédibles, notamment celle de Jim Caviezel, qui incarne avec émotion le personnage de Tim Ballard. L'histoire tragique abordée par le film, celle du trafic sexuel des enfants, est présentée avec sensibilité, sans sombrer dans un sensationnalisme dérangeant. La mise en scène habile et les séquences saisissantes révèlent avec force les réalités sombres de ce fléau mondial, incitant le spectateur à une prise de conscience profonde. Le film souligne l'importance de se confronter à ces horreurs et de ne pas rester indifférent face aux souffrances des victimes. Un grand bravo à ces hommes et femmes qui se livrent à un combat terrifiant, faisant face aux horreurs du monde avec des épaules suffisamment solides pour les encaisser, une réalité que le film dépeint avec éclat.


Il est primordial de rendre justice aux enfants, aux héros de la vie réelle, et à toutes les victimes touchées par cette horrible industrie. Merci à l'équipe, qui en provoquant une réflexion profonde sur un sujet crucial de notre société contribue à une sensibilisation ô combien indispensable.




  • On parle d'extraire une fille de 11 ans d'une armée de rebelles.

  • Pas seulement elle, je parle de sauver des centaines d'enfants.


B_Jérémy
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2023

Créée

le 28 juil. 2023

Critique lue 3.1K fois

75 j'aime

65 commentaires

Critique lue 3.1K fois

75
65

D'autres avis sur Sound of Freedom

Sound of Freedom
SamiYP
9

Pourquoi SensCritique ?

SensCritique et tous les médias devraient avoir honte de le traiter de film complotiste. C'est un acte de complaisance et de soutient à ceux qui profite de ce traffic.Sont-ils au moins lucides ? -...

le 16 juil. 2023

54 j'aime

5

Sound of Freedom
Fidjing
10

Critique de Fidjing : Lutte contre la traite des mineurs !

Ce film américain inspiré de faits réels est un thriller de Alejandro Gomez Monteverde .C'est l'histoire d'un ancien Agent spécial Tim Ballard qui travaillait dans la lutte contre la pédocriminalité...

le 1 janv. 2024

37 j'aime

21

Sound of Freedom
JorikVesperhaven
5

Polémique du vide...

Sans le tapage médiatique et la polémique autour de ce film, serait-on allé le découvrir en salles? Probablement pas. Tous les médias mainstream qui le boycottent, crient au loup ou le descendent en...

le 18 juil. 2023

35 j'aime

4

Du même critique

Joker
B_Jérémy
10

INCROYABLE !!!

La vie est une comédie dont il vaut mieux rire. Sage, le sourire est sensible ; Fou, le rire est insensible, la seule différence entre un fou rire et un rire fou, c’est la camisole ! Avec le Joker...

le 5 oct. 2019

170 j'aime

140

Mourir peut attendre
B_Jérémy
8

...Il était une fin !

Quel crime ai-je commis avant de naître pour n'avoir inspiré d'amour à personne. Dès ma naissance étais-je donc un vieux débris destiné à échouer sur une grève aride. Je retrouve en mon âme les...

le 7 oct. 2021

132 j'aime

121