Spider-Man: Across the Spider-Verse par _Fabrice_

D'accord, faisons cela une dernière fois : il y a cinq ans, Spider-Man: Into The Spider-Verse a changé...à peu près tout. L'arrivée à l'écran géant de Spider-Man Miles Morales basé à Brooklyn a non seulement réinventé de manière passionnante l'histoire d'origine, mais aussi annoncé une déferlante d'histoires multivers, tout en redéfinissant complètement ce à quoi les films d'animation grand public pouvaient ressembler avec son style visuel extrêmement expressif. C'était comme un coup de foudre cinématographique ; un seul film qui a fondamentalement modifié tout un medium, et un genre, en un clin d'œil.

Et maintenant ? Comme la logique des suites l'exige, on vois plus grand, plus audacieux, plus sombre. C'est ce que fait Across The Spider-Verse sur tous les plans.

Du point de vue de la narration, Across The Spider-Verse est aussi bien structuré que son prédécesseur, développant son histoire complexe avec des lignes claires et des arcs de personnages captivants. C'est un exploit impressionnant, car il nous emmène de l'univers de Gwen à celui de Miles, en passant par le Mumbattan inspiré de l'Inde, dans le Nueva York de Miguel, et au-delà, tout en introduisant également Jessica Drew, enceinte et roulant à moto ; le charismatique Pavitr Prabhakar ; Hobie Brown, alias Spider-Punk ; et de plus en plus de variantes de Spider-Man sauvages.

Les mécanismes sous la surface sont donc sans faille, mais la puissance écrasante d'Across The Spider-Verse réside dans l'excellence visuelle éblouissante de son animation et dans l'énergie électrisante qu'elle dégage. Le spectacle ici est inégalé avec un film d'une inventivité infinie dans son utilisation de la couleur, de la composition et de la texture pour transmettre l'ambiance et le ton. Rien n'illustre cela mieux que l'univers Earth-65 de Gwen, avec ses aquarelles délavées qui se fondent harmonieusement avec l'histoire, ses émotions se transformant en une symphonie de teintes tourbillonnantes - une véritable synesthésie cinématographique. C'est tout simplement à couper le souffle.

Ne vous méprenez pas, Across The Spider-Verse est magistral. C'est de l'art pop qui ne se contente pas d'être là, il pulse, crépite et claque.

Si "Beyond The Spider-Verse" réussit à garder le niveau de ces 2 premiers volets , nous pourrions assister à une nouvelle trilogie HALL OF FAME comme il n'en existe que très peu dans l'histoire du cinéma. Visuellement époustouflant, émotionnellement puissant, narrativement propulsif - c'est un chef-d'œuvre.