Après avoir payé un billet 2D à 11€80 (on se demande pour quelle raison le piratage a autant le vent en poupe), je m'assied tranquillement dans mon siège pour le début de la projection. Pop-corn : check. Boisson fraîche : check. Portefeuille vidé de 17 euros par personne : check. En espérant que le film en vaille la peine.


Le début du film donne tout de suite l'ambiance : Stark, les Avengers, Captain America, Hulk, Thor, MARVEL STUDIOS. Autant dire que Spider-man fera juste la figuration promotionnelle et occupera le spectateur en attendant Thor Ragnarok. Soit.


Le film s'ouvre donc sur une équipe de nettoyeurs d'objets exotiques, soit les déchets et armements aliens traînant sur notre planète depuis le combat avec les Avengers. Le chef de cette équipe se voit contraint d'abandonner le chantier (et donc ses dollars potentiels) au profit de Stark Industries. Mais que vont-ils faire de tout cet armement alien en leur possession, le mettre au tri sélectif dans la benne mauve fluo "Alien" ou bien faire des carabistouilles avec afin de gagner de l'argent ? Le chef d'équipe déclarant même qu'il doit gagner de l'argent pour sa femme et sa fille (clin d’œil appuyé).


Bingo, vous venez deviné le scénario complet du film, qui se résume en gros à un marchand d'arme aliens dont le fond de commerce tient ses origines des Avengers.


On retrouve notre ami boutonneux Péteur Parker (le nom que lui donne la "brute" du lycée, brute pesant 56 kilos pour 1,65m). Et on ne se fait pas chier à expliquer les origines de ses pouvoirs : on le voit en train de se filmer avec son smartphone doté d'une caméra 4k, comme tout ado de 14 ans dans l'esprit hollywoodien, s'exciter en train d'enfiler son costume pour le passage de Civil Wars et autre joyeusetés du genre. Autant ne pas s'emmerder avec les origines.


Qu'est-ce qui fait un spider-man ? Le costume ? Les acrobaties aériennes ? Non, c'est bien plus que cela, et les équipes de Marvel auraient dû se poser la question. Ce qui fait un bon spider-man c'est avant tout l'homme derrière le masque : son enfance d'orphelin, la culpabilité de la mort d'oncle Ben, les émois amoureux comme tout adolescent, l'affreuse banalité de la vie d'étudiant en revenant des cours, la découverte des pouvoirs et des responsabilités que cela implique.


Là on a tout le contraire :


Aucune mention de son enfance en tant qu'orphelin, aucune trace non plus d'oncle Ben ni les effets sur l'affect de Péteur, le film commence en gros in medias res ce qui détruit totalement l'aspect Spider-Man en faveur des Avengers. Aucune trace non plus de normalité chez cet ado qui reçoit ses jouets de la part de Stark Industries et qui se la raconte, nous ne savons pas comment il obtient ses "pouvoirs" et il ne montre en aucun cas la moindre trace de responsabilité. Juste un gosse voulant s'afficher en utilisant le costume de Stark Industries pour faire partie des Avengers, ce qui est ridicule quand le-dit Stark déclare que s'il n'arrive à rien sans son costume il n'a rien comprit (Ironic, isn't it?).


Tiens, parlons du costume d'ailleurs. Là il n'est pas question d'un costume tricoté main par notre ami acnéique : c'est un bijou de technologies. Un costume bardé de capteurs et d'électronique, avec des centaines de configurations de lancer de toiles différentes, équipé d'un drone, de puces GPS, d'une assistante vocale et de fonctions de mort plus ou moins douces que Péteur et son meilleur ami vont hacker pour pouvoir débrider. Rien d'authentique, rien de spidermanesque : tout est devenu une purée technologique sans saveur. De plus, le design est passablement laid, surtout en ce qui concerne l'araignée pectorale dont le design doit provenir d'une maternité.


Sans son costume, il n'est RIEN.


Le film inclut aussi ce qui semble désormais être devenu obligatoire à Hollywood, au mépris de l'oeuvre originale et parfois du bon sens : on mélange un peu toutes les ethnies possibles et inimaginables pour plaire aux conventions. Le meilleur pote est chinois, la brute pakistanaise, la fille coup de foudre métisse, l'épicier mexicain, le prof juif, le dealer est black, et tous ces rôles sont tellement clichés qu'on se demande si ce n'est pas fait pour se foutre de leur tronche au final. Ce vivre-ensemble ne me dérange pas en soit : mais bien souvent cela retire de l'authenticité.


Quand au plot-twist de fin concernant le vautour il est simplement risible au possible : Il est en fait le père de la jeune fille dont Peter est tombé amoureux (j'ai oublié son nom, vous me pardonnerez, elle est insipide). Oui, c'est bien ça : Sur des centaines de milliers de jeunes filles à New York, Péteur est tombé amoureux de celle de son ennemi. Incroyable non ? Ce plot-twist est tellement merdique qu'il a réussi à devenir le pire de 2017 devant Alien : Covenant. Il fallait le faire.


Ce film est-il un Avenger ou bien un Spider-man ? Sachant que son intrigue repose sur les Avengers et que le but de Peter Parker tout au long de celui-ci est d'en devenir un, je dirais que c'est un Avenger. Mais un fort mauvais. Peut-être est-ce un Spider-Man, alors ? Mais il n'en reprend aucun élément et, au final, n'en possède que le costume. C'est un spider-man fort pitoyable. Cela reste néanmoins un film de super héros passablement agréable à regarder avec quelques moments de bravoure, pour autant que l'on mette un peu son cerveau de côté, et que l'on ait envie d'hypothéquer sa maison pour un ticket de cinéma.


Bref, ce film réussit en ce qui me concerne à être le pire film de la franchise Spider-Man et le pire film de la franchise Avengers.

Kegira
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le 9 août 2017

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Kegira

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