Miroir brisé

M. Night Shyamalan c'est des hauts et des bas. Mais surtout des bas. J'avoue qu'a part Sixième Sens baaaaaaaaaah...hum...enfin...pas tip top quoi (je sais c'est constructif) ! Et là, son dernier film sort, et tiens, j'ai envie d'aller au cinéma. C'est ainsi que je choisi d'aller voir ce cher Split. Je ne connaissais pas du tout le speech, je trouvais juste l'affiche super cool (il m'en faut peu des fois).

Le film traite donc d'un gars atteint d'un trouble dissociatif de l'identité qui séquestre trois adolescentes chez lui. Ainsi, 23 identités différentes (et une 24ème dont on parlera plus tard) cohabitent dans son esprit et prennent chacune le contrôle du corps de cet homme, Kevin, bien que le film ne nous donne malheureusement pas à voir chacune d'entre elles. Pour ma grande surprise et ma satisfaction personnelle, il se trouve que j'ai été énormément fasciné par les maladies mentales et en particulier ce trouble que je trouve incroyablement impressionnant et passionnant, ce qui fait que Split a directement retenu mon attention et m'a beaucoup intéressé dès le début.

M. Night Shyamalan a su très bien garder le rythme durant toute la durée du film, il fait monter la tension du spectateur crescendo et nous plonge dans la folie du personnage, on rencontre une identité, une deuxième, une troisième, et puis pouf on suit totalement le truc, et notamment l'impossibilité pour Kevin à contrôler ses identités qui se succèdent à tour de rôle (on ne rencontre d'ailleurs le vrai Kévin qu'à la fin du film le temps d'un court instant). A l'image d'un miroir brisé, Kevin est un personnage déconstruit, en morceaux. A défaut d'avoir plusieurs identités, c'est comme si'il n'en avait plus. En passant, mention spéciale à James Mcavoy et son super jeu d'acteur que j'ai beaucoup apprécié, en particulier sur la fin, car on voyait les multiples personnalités se relayer le corps du personnage à la vue du spectateur et non plus en hors-champ. Petit coup de cœur donc pour pour ce détail que j'attendais tout le film.

Cependant, il n'est quand même pas si parfait ce Shyamalan et il y a encore quelques restes de son passé cinématographique, quasi désastreux, qui persistent, ce qui est assez tristounet comme on dit dans le jargon (The Village, After Earth auraient pu être cools... :'( ). En effet, il aurait pu pousser le bouchon un peu plus loin dans le traitement des deux jeunes filles qui finissent en sous-vêtements, elles ne sont pas passionnantes mais bon comme elles finissent bouffés on va pas en faire tout un plat... Ensuite, ce qui m'a aussi un peu dérangé c'est cette fameuse 24ème identité à l'intérieur de Kévin, la tant attendue « Bête »...je trouve ça dommage, car elle donne une image du film moins ancrée dans la réalité, dans un vrai problème psychologique, et rend le tout moins crédible avec cette petite touche surnaturelle. Des défauts donc, mais j'ai quand même trouvé Split très plaisant à regarder, il est haletant et nous tient à notre siège du début à la fin

Pour finir, lien intéressant entre la troisième adolescente (actrice principale du film), séquestré également car elle se trouvait malencontreusement avec ses deux non-amies, et Kévin. En effet, elle aussi possède un passé des plus tragique. Mais comme le reste (adolescentes, identités de Kévin) le film n'a pas le temps de le traiter en profondeur...bien que ce soit tout de même présent et bien construit.

(Et coucou Bruce Willis qu'on attendait pas du tout et qui fait sont apparition dans un plan incroyablement cliché qui nous laisse à penser que Split aura une suite et qu'on espère pas qu'elle va arriver sinon ça va tout gâcher parce que tout a déjà été dit et que ça risque d'être redondant et vraiment chiant et que M. Night Shyamalan devra encore attendre 18 ans pour pouvoir refaire un bon film digne de ce nom)