Je vais paraître très cruelle avec ce titre mais je m'explique :
Pourquoi le bouton d'acné : parce que très sincèrement avec tous les points négatifs, ou mal traités ou très moyens du film, j'ai eu la désagréable sensation de regarder un premier film d'un jeune réalisateur tout juste débarqué dans le milieu.
Pourquoi l'onomatopée? : parce qu'on veut se la jouer univers de comics.
Donc voilà comment se résume mon expérience douloureuse de visionnage de ce film :
L'histoire/la psychologie : bon, nous partons sur une base prometteuse d'un personnage qui a de sérieux problèmes psychiatriques et qui a donc 23 personnalités. Trop cool ! Ça promet d'être un sacré film très psychologique et donc très intimiste ! Pas du tout... Les 23 personnalités du personnage? On s'en fout. ça a bien fonctionné pour amener du monde dans la salle de cinéma, beaucoup moins bien fonctionné dans le déroulement du film. Déjà parce qu'on n'en traite que très peu et aussi parce que chaque personnalité est tellement stéréotypée que j'avais l'impression de voir l'acteur jouer des personnages de théâtre (alors qu'ils sont censés être lui). D'ailleurs, beaucoup d'éclat de rire dans la salle, à des moments qui sont censés être effrayants pour les jeunes filles kidnappées... bref. On s'attendait à un magnifique jeu d'acteur époustouflant de réalisme, on a finalement un acteur qui joue des personnages grotesques. Pourtant c'est un bon acteur, il a simplement été mal dirigé. Les discussions avec la psychiatre sont longues et ennuyantes, et les réactions de cette dernière, absurdes.
Sachant que c'est une de ses personnalités dangereuses qui est au commande, elle se met en danger.
Les personnages : Le personnage principal est donc bâclé, c'est dommage, il est censé faire peur, il devient plutôt pathétique. La psychiatre est assez bien jouée mais a des réactions stupides (mais là c'est un choix scénaristique probable et défendable). Par contre les jeunes filles... AU SECOURS!!! Si mal jouées... mais pourquoi??? J'avais l'impression d'être dans un film d'horreur tourné par des lycéens en fin d'année pour amuser leurs amis !!!
Les relations entre les personnages : Je ne sais pas si le réalisateur a cotoyé beaucoup d'adolescentes dans sa vie, mais visiblement non. Dans quel monde les filles populaires prendraient-elles soin de la paria, et surtout à des moments aussi improbables???
Je rappelle qu'au moment où la blonde se fait mettre à l'écart, les deux autres ne savent pas si elle vient de se faire tuer ou non, et l'autre fille populaire s'amène donc près de la paria et lui dit des trucs du genre "mais alors ça va pas? tu veux qu'on parle toutes les deux ma choupinette de ton enfance difficile?" QUOI???? Mais à quel moment une ado normale réagirait de cette façon??? Et qu'est ce qu'on s'en fout du vécu de la paria alors qu'elles vont sûrement mourir???
Les prétextes : AH oui les beaux prétextes du film... Le beau prétexte de la maniaquerie d'une des personnalité pour mettre des ados à moitié nues... Le prétexte d'une enfance difficile (qui est complètement hors propos)
pour garder la paria en vie jusqu'à la fin du film. cela aurait été mille fois plus intéressant, qu'on découvre en même temps que La Bête, les cicatrices sur son corps, sans avoir eu de flasbacks sur son enfance.
La mise en scène : Complètement à côté de la plaque. Que veut-on nous faire ressentir?
- De la peur? Alors la tension n'est pas bien tenue, à aucun moment je ne me suis sentie inquiète pour aucun des personnages, on sait d'avance qui va y passer ou non. Malgré des scènes tournées façon film d'horreur. Ça ne prend pas.
- De l'ampathie? Les personnages sont tellement mal amenés et mal joués qu'on ne ressent rien pour eux.
- De la surprise? Oulala on découvre un nouveau personnage, d'un nouvel univers étendu ! C'est super !! En fait, non. On sait dès le départ comment il va être. Le film s'auto-spoile, ce qui tue toute surprise.
- De l'angoisse? Il n'y a pas de fenêtre ! Claustro s'abstenir !!! Ah ba en fait non, non plus. Puisque le film se déroule sur plusieurs pièces et qu'on fait des allées-retour à l'extérieur avec le personnage principal. L'effet huit-clos aurait été bien plus fort.
Le dénouement final :
Je dis non. Non à tout. Non au fait que le personnage s'en sorte de la façon dont ça nous a été vendu dès le départ (il a une peau hyper résistante, hop elle résiste). Non au fait que comme la fille est "pure" parce qu'elle a des scarifications, qui sont visibles à ce moment précis (sacré coup de bol quand-même), elle soit sauvée. Non à comment la jeune fille a été découverte par le gardien ou homme d'entretien du zoo, avec une mollesse horripilante et aucune angoisse. Non au manque de finesse de la découverte du lieu où elle était enfermée (un zoo pour une bête, c'est merveilleux). Et enfin NON AU PLOT TWIST FINAL... Nan mais sérieusement???
Conclusion : cela ne reste qu'un ressenti personnel, mais au bon sang, que j'ai passé une mauvaise séance de cinéma... Et je n'étais pas la seule puisque beaucoup de personnes sont sorties en riant ou en regrettant Sixième sens...