Moche, mais sympathique.

En 2001, on attendait Robert Rodriguez sur plein de tableaux mais pas sur le film pour enfants. Et pourtant, c’est ce qu’il sert à son public très étonné avec ce Spy Kids.

En nous sortant l’histoire vue et revue des parents (mentors) espions qui se mettent dans l’embarras et forcent les enfants (disciples) à prendre les armes (ou plutôt les gadgets ici), on s’attendait à un film très codifié, avec des passages obligés. C’est ce qu’on a, dans Spy Kids, à peu de choses près. Cela pourrait être irritant, à l’image du début du film, qui ressemble à s’y méprendre au début du sketch de Rodriguez sur Four Rooms. Et pourtant, il ne marche absolument pas, tant il est non-rythmé, tant la musique manque d’énergie (un comble chez Rodriguez). Il faut alors attendre l’élément déclencheur, efficace, celui-ci, afin que le film se décide à se décanter et à enfin prendre sa vitesse de croisière, faisant presque pardonner à son spectateur qu’il y a l’insupportable Alan Cummings, que les choix visuels du film abîment les yeux par tant de couleurs mal associées et que la musique est assez scandaleuse. Heureusement, le film est concis, parfois très drôle, les acteurs sont plutôt bons et certaines scènes assez réussies (comme celle du faux fond). En revanche, on peut s’estimer désorienté quand le personnage d’Antonio Banderas apprend à ses enfants la loi du Talion et que le film semble être d’accord avec cela.

Car là est le vrai problème de Robert Rodriguez : il a beau vouloir faire des films pour ses enfants, sa mentalité plus que douteuse se mettra toujours en porte-à-faux. Cependant, le film reste très sympathique. Les enfants adoreront.