Les disparus de l'Enterprise
Univers jusqu'à l'heure complètement inconnu en ce qui me concerne et effrayant car un brin trop geek peut-être, Star Trek est revisité par le créateur de Lost. Les fans ont peur, les non initiés sont sceptiques. Pourtant le résultat est plutôt satisfaisant.
Bien sûr, la réalisation a quelques défauts et quelques longueurs dans le scénario se font ressentir. Seulement voilà, les effets spéciaux et les personnages sont à la hauteur des espérances concernant un blockbuster estival : on passe un bon moment, on s'amuse à suivre les péripéties toujours plus improbables de l'Enterprise. Une avalanche d'effets spéciaux toujours plus réussis, on veut en mettre plein la vue des spectateurs afin d'attirer le plus grand nombre, surtout aux Etats-Unis. On s'en rend bien compte, mais ce n'est pas ce qui peut déranger, surtout que les acteurs jeunes, en veulent et s'amusent réellement à reprendre les fondations d'un mythe du petit écran.
J.J. Abrams sait de toute façon divertir, créer des situations de suspense intenses, preuve en est des séries comme Alias ou Lost où le spectateur reste scotché à son écran pendant que les personnages ne s'en sortent pas de tous ces mystères. Une intrigue bien qu'assez classique complexe pour ce film vient renforcer la pléiade d'effets et de batailles spatiales pour emmener le spectateur dans toutes les directions. Problème cependant : on est balloté dans tous les sens, on finit par ne plus s'y retrouver et on perd le fil d'une histoire basique de vengeance : certaines scènes se font sentir par leur longueur et on a parfois hâte que cela se termine. Dommage car on aurait pu voir ici un travail d'entertainment pur mais le réalisateur se perfectionnera par la suite avec son Super 8 tout à fait hors du commun et véritable retour aux sources des années 80 dans lesquelles il a grandi.
Un autre reproche revient aux costumes. Avec des effets aussi impressionnants, il est étonnant que le costumier soit aussi mauvais : plus d'argent pour créer des uniformes qui ne font pas pyjamas ? Et les méchants tatoués et troués de toutes parts ne font pas vraiment peur. On ne croit même pas réellement à la destruction de la planète du grand boss final. Il aurait fallu passer un peu plus de temps là-dessus M. Abrams. Sans quoi, le film serait tout ce qu'il y a de plus réussi. Cela ajouté aux nombreuses coïncidences qui permettent aux héros de se sortir de situations abracadabrantes, et on perd en qualité.
Car si on est dans la science-fiction et que de fait, certaines situations peuvent paraître plus crédibles, il est difficile de croire à certains éléments étant donné la dimension plus que scientifique et rationnelle de l'univers Star Trek. Spock/Quinto est très convaincant en Vulcain rationaliste à l'excès et son acolyte le Capitaine Kirk/Pine lui rend la pareille avec audace et énergie mais voilà, on a tout de même un peu de mal à oublier des visages comme celui de Leonard Nimoy. D'ailleurs, comme si le film devait s'excuser du reboot, on a droit à une apparition/caméo de ce dernier pour prouver aux fans qu'ils sont bel et bien en territoire connu, qu'on les respecte et qu'on n'outrage pas ce qu'il adorent.
De toute façon, en matière de voyage temporel, rien ne vaudra jamais la saga Retour vers le futur, Spock et sa science ne peuvent égaler ça. Il n'en reste pas moins que le film est satisfaisant, perfectible certes et on espère que les défauts seront revus pour la suite en préparation. Un divertissement estival agréable.