Le diable se trouve dans (tous) les détails.

Il fallait que je l'écrive.

Voilà 5 ans que je me dis ça : "il faut que j'écrive MA CRITIQUE de ce 8ème épisode de Star Wars."

Non pas pour dire ou répéter ce qu'un millier d'autres spectateurs ont pu dire, débattre, aprécier, blamer sur ce film. Non. Ca c'est la conséquence.

Non.

La raison est plus personelle. Plus viscérale : c'est parce que je suis un écrivain. J'aime écrire. J'aime raconter des histoires. Faire du théâtre. Raconter des blagues. Bref... j'aime me faire barde d'un fait... divers, fictionel ou autre. Embellir un évènement ou au contraire le rendre crédible par un simple choix de mots... je trouve ça fascinant.

Et l'inspiration je la trouve dans les BD, les livres, les pièces de théâtre, les jeux vidéo, les parties de jeux de rôle, les films... et Star Wars.

Star Wars... c'est ma vie.

Vraiment.

Le mot est peut-être exagéré. Peut-être prétentieux. Je plaide coupable.

Mais c'est ma vie quand même. Un peu comme une fille de laquelle j'aurais été éperduement amoureux, qui occupe mes esprits quand elle n'occupe pas mon champ de vision, qui m'interroge même quand je ne pense à rien et qui demeure silencieuse dans ma tête quand elle n'est pas en ma présence... Star Wars, c'est pareil. Je pense Star Wars quand je dors. Quand je travaille. Quand je parle à des amis. Quand je mange. Quand je lis un livre qui n'a rien à voir avec Star Wars. Quand je paie mes factures. Quand je fais mes empelettes.

Les seuls moments où je n'ai pas besoin de penser à Star Wars... c'est quand je regarde un épisode de Star Wars.

En bref... Star Wars... pour moi... c'est important. Peut-être un peu trop diront certains qui me connaissent bien... mais c'est comme ça. Y a des gens qui ne jurent que sur la Torah, le Coran, la Bible, le traité des 5 roues ou un livre de Confucius... moi c'est la Trilogie Star Wars.

Et Star Wars... quand j'ai découvert ça dans les années 90 via les VHS de mon père... ben c'est un peu tout qui m'a plu.

La musiques. Les personnages. Les acteurs. Les costumes. Les maquillages. Les dialogues. Les effets spéciaux. L'histoire. Le rythme de l'intrigue. Les détails de l'intrigue. Le délire...

Mes parents me disais que la trilogie Star Wars était délirante quand c'était sorti dans les années 70 et 80. Je trouvais celà délirant quand j'ai découvert ça dans les années 90... et bien je trouve ça toujours aussi délirant 30 ans plus tard. Et je suis sûr que dans 100 ans... on en parlera encore.

Quand la prélogie Star Wars était sortie dans les années 2000, c'était pour moi une claque visuelle. Oui oui... je sais... les mauvais dialogues, les acteurs approximatifs (et pourtant très bons en théorie...), la surenchère d'effet spéciaux.

OUI JE SAIS : la prélogie est en-deça de la trilogie.

Mais il y a le plus important : il y a la musique, il y a les personnages (bien qu'ils soient mal dialogués ou mal joués... ILS RACONTENT QUELQUE CHOSE... par leurs costumes et leurs maquillages), il y a l'histoire, il y a le rythme, il y a le sens du détail... il y a l'essentiel : LE DELIRE.

Même les pires moments de la prélogie (ce pique nique dans les champ verdoyant de Naboo ou cette scène où Padmé se peigne avant d'aller se coucher, toute heureuse d'être enceinte...), même ces instant là... je peux les tolérer, car il y a du délire. George Lucas veut m'emporter quelque part, ailleurs que Paris... IL Y ARRIVE DES LES PREMIERES SECONDES DE SON FILM. Son péplum intergalactique avec politique et tragédie passionelle... moi j'adhère à la proposition. C'est chiadé, c'est créatif... Lucas a juste oublié ses acteurs dans l'affaire... dommage mais OK.

Bref les 6 premiers Star Wars... ma suspension d'incrédulité, elle est pas suspendue, elle est PENDUE HAUT ET COURT ET POUR DE BON. Et j'avais accepté en 2005, avec émotion, que Star Wars au cinéma... ben c'était fini.

Tout c'était conclu sur un bouquet final, la boucle était bouclée... de belle manière (ça aurait pu être mieux, certes... mais le collégien/lycéens que j'étais alors avait été satisfait).

La troisième trilogie... était alors un sujet à la fois fantasmé et redouté.

Fantasmé parce que quand on aime une franchise au cinéma, ben on veut pas que ça se termine. Redouté... parce qu'au fond, je voyais bien que la prélogie n'avait pas plus à une bonne partie des spectateurs. Je me sentais presque chanceux d'avoir aimé la prélogie... et si cette 3ème trilogie, je l'étais moins ? Et si cette 3ème trilogie était le début de mon désamour pour Star Wars ?

L'annonce arrive en 2012. Disney rachète les droits. Le chantier de la Postlogie commence. Je me souviens de ma tête et de celle de mon frère (tout aussi mordu de Star Wars que moi) lorsque l'infos a été prononcé à la TV : j'avais 23 ans, il en avait 25... ni lui, ni moi ne sourions.

En fait... moi, comme l'Amiral Ackbar et Lando Calrissian... je flairais un piège. Un truc... pas bon. Un trés mauvais pressentiment.

Tout va beaucoup trop vite.

L'UE qui dégage.

L'épisode 7 qui doit sortir en moins de 3 ans (top chrono). L'épisode 8 qui est en chantier pour sortir 2 ans après. Et idem pour l'épisode 9. Deux films spin off qui sont programmés pour sortir entre chaque épisode... Mais WHAT THE FUCK ?

On vit trés bien sans Star Wars au cinéma depuis 10 ans... et voilà que Disney nous impose un rythme complètement hallucinant.

Bref... ça sent mauvais, parce que j'ai déjà cette impression que TOUT VA TROP VITE.

Je vois les trailer de SW7... et là y a autre chose qui pue... quelque chose d'encore pire qui pue : du désert, une planète de neige, des chasseurs TIE, le Faucon Millenium, des Stormtrooper et un méchants masqué tout de noir vêtu... ces abrutis... ils ont fait une copie du film que j'ai dû voir déjà 100 fois. Zéros délire.

mes soupçons sur JJ Abrams commencent à se vérifier : le mec n'a pris aucun risque sur la direction artistique.

Puis SW7 sort... et ce que je redoutais 3 ans plus tôt arrive enfin : je vois... un bon film... juste un bon film. Et ? Ben en fait c'est tout. C'est bien joué. Pas dégueulasse visuellement. C'est rythmé. Mais c'est tout.

La musique ? Elle ne m'a pas marqué (pour la première fois de sa carrière, John Williams m'a déçu)

Les costumes ? Les mêmes mais en modernisés... donc sans surprise.

Les maquillages ? Sans surprise.

Les personnages ? Soupire... j'ai l'impression de les avoir vu dans 100 fictions similaires.

Et l'histoire ? Rien de neuf.

SAUF UN TRUC (et peut être la seule et unique grande contribution de JJ Abrams à la saga Star Wars) : Luke à la fin du film = idée de génie.

Mais voilà... ma première déception Star Wars est arrivée avec SW7.

Non pas parce que c'est un mauvais film... non... il est même plutôt bon.

Mais en fait... il est juste... oubliable.

C'est un "film Oréo" : tu le vois, tu souris, tu le consommes (oui c'est le mot), tu le savoures le temps de le consommer, puis tu oublies le goût que ça avait. Du coup ? Ben t'en prend un autre...

Mais aussi incroyable que ça puisse paraitre... j'attendais SW8 avec plus d'impatience. Car en fait... quelque chose me titillait : Luke (toujours lui). Revoir Mark Hamill... revoir cet excellent acteur, dont la carrière d'acting a connu une période loin des projo... cet acteur qui joue ce personnage... ce héros... celui qui a vaincu Vador et l'Empereur, celui qui a sauvé son père de sa folie.

Luke Skywalker... ce héros : que s'est-il passé ?

Que va donc inventer Rian Johnson ? Que va proposer ce cinéaste plutôt méconnu qui m'avait plutôt emballé avec Looper 2-3 ans plus tôt ?

Réponse... 2 ans plus tard.

Star Wars - The Last Jedi : La CRITIQUE

La première fois que j'ai vu Star Wars The Last Jedi (que je nommerais dorénavant SW8) pour la critique... j'ai surkiffé.

Ca bougeait.

C'était le bordel.

Une immense bataille au début.

La trahison de Kylo Ren.

Luke qui perd la foi.

Une attaque kamikaze en vitesse lumière.

La battle de fin qui... visuellement... en jette.

Bref... je suis ressorti de la salle... sans vraiment comprendre ce que je venais de voir. Et du coup je me suis dit : Ah... Rian Johnson... il a voulu délirer... c'est bon... il l'a fait.

Mais pourtant... j'avais ce sentiment que quelque chose n'allait pas dans ce film.

- Cet humour un peu lourdingue.

- Cette histoire de 16 heures de carburant où les méchants ne font que parier que sur une panne sèche.

- Ce passage sur Canto Bight... qui jure littéralement avec le rythme du film... et où les deux protagonistes partent récupérer un type, pour en ramener un autre qui finit par les trahir (ce mec était en taule ! Ils espéraient quoi ? Que ça soit un altruiste ?) .

- Cet amiral Holdo qui ressemble plus à une sénatrice qu'à une militaire... (voilà à quoi sert un costumier : pour éviter ce cas de figure où un personnage ne correspond pas à ce qu'il incarne) et qui ne moufte pas un mot de son plan top secret qui consiste juste à... fuire dans des navette de sauvetage, sans bouclier ni armement... ah bah si en fait c'est logique du coup qu'elle ferme sa gueule (moi aussi je fermerais ma gueule si mon plan militaire c'était un plan aussi con)

- Ce personnage de Rose qui empêche Finn d'accomplir une initiative de fin qui aurait pu sauver tout le monde. (et qui prétend le faire pour sauver une personne qu'elle aime... en mettant tous les autres en danger ? N'insulte-t-elle pas la mémoire de sa sœur en faisant ça qui s'est sacrifiée pour... sauver tout le monde dont elle par dessus le marché ?)

- Luke qui meurt un peu... gratuitement ?

Je tiquais sur ces truc... mais pas de quoi gâcher mon appréciation globale du film pour mon premier visionage.

Puis... j'ai revu ce film une semaine plus tard.

...

...

Et là j'ai ouvert les yeux, analysé plus en détail la chose... et bigre... c'est l'un des films les plus les plus catastrophiquement écrit que j'ai vu... et c'est pas toutes les 10 minutes qu'il y a un problème... c'est A CHAQUE SCENE.

1ères INCOHERENCES :

- Texte introductif : "Le 1er Ordre règne..."

... attend... QUOI ? La Résistance vient tout juste de vaincre leur base Starkiller (principal moyen de pression pour tenir en joue la galaxie), ils faisaient quasi la fiesta à la fin du précédent film (soit 2-3 heures plus tôt en temps réel dans l'intrigue)... tout ça pour nous dire qu'en fait les 10 croiseurs du 1ers Ordres suffisent pour garder en joug TOUTE UNE GALAXIE ?

Bon... admettons...

- Poe Dameron qui engage le contact avec le 1er Ordre pour... se foutre de leur gueule ? Ok il fait ça pour gagner du temps... mais Hux... il a une raison particulière de répondre ? La seule fois dans Star Wars où on a vu ce cas de figure se produire... c'est quand Amidala et Nute Gunray parlementent au début de SW1... et la Fédération de Commerce a toutes les raisons de feindre une diplomatie : ils veulent faire une invasion surprise avec un blocus commercial comme façade. Dans SW2, y a un peu de ça avec Dooku qui vient voir Obi Wan Kenobi... mais c'est surtout pour tenter de le séduire au côté obscure... et de tenter de le manipuler... ET SURTOUT la guerre n'a pas encore officiellement éclaté. Dans SW8... Hux ne cache en rien ses objectifs : quelque secondes avant que Poe ne tente le dialogue Hux explique que son plan est de tous les éradiquer... donc pourquoi essayer de répondre à l'ennemi ?

Il est con ? Bon... admettons...

- Le Croiseur Dreadnaught utilise son super canon orbital pour... tirer sur la base de la résistance que les gentils évacuent. Mais... POURQUOI ? Pourquoi ne pas tirer sur le croiseur de Leïa en premier ? Tu mets fin à la baston bien plus vite. Dans SW5, les Impériaux font justement un multifront pour aussi bien attaquer la base au sol que les transports rebels qui s'échappent... alors pourquoi ici, dans SW8, le 1er ordre n'essaie pas de faire un multifront ? Pourquoi se contente-t-il d'une cible à la fois, pour en plus viser comme première cible celle qui n'a aucun intérêt stratégique ? Ca pourrait à titre préventif d'un éventuel canon à ion... mais ils ne le disent pas...

Hux est (vraiment) trés con ? Bon... admettons...

- Leïa donne l'ordre aux appareils de combats de rentrer au croiseur pour passer en vitesse lumière. Mais... alors pourquoi le faire au moment où les chasseurs et bombardiers sont juste devant les ennemis ? Tu t'attends à ce qu'ils fassent demi-tour sans... je ne sais pas moi... se faire canarder par les autres croiseurs ?

Et d'où tu te fournis des bombardier aussi lent ? les Y Wing des films précédents étaient obsolètes ? C'est con parce que leurs canon à ion auraient été nikel pour neutraliser ce gros croiseur ennemi.

Elle tient à ses troupes ? Mais alors... pourquoi s'apprète-elle à les renvoyer au combat face au Suprématie accompagnée de 20 croiseurs interstellaires 30 minutes plus tard : la situation stratégique lui parrait plus viable à ce moment là ?

Je me tais et je regarde le film ? Bon... admettons...

- La recrue du bombardier qui est étendue sur le dos sur la passerelle et qui arrive à se remmettre sur le ventre pour rattraper la télécommande pour larguer les bombes... euh...

Non là je sais pas... ou alors c'est une Jedi ?

Mais bon... admettons...

Inutile de vous dire que le film n'en est qu'à 15 minutes, et ma suspension d'incrédulité est déjà sacrément entamée. Et... et en fait... chaque scène... JE DIS BIEN CHAQUE SCENE a 1, 2 ou 3 détails qui me font sortir du film.

- Leïa rétrograde Poe Dameron parce qu'il a insisté sur l'attaque au début du film et qu'il a perdu des troupes... Attendez... on parle bien de Leïa Organa ? Une ancienne membre de l'alliance rebelle qui a menti effrontément à Tarkin et Vador sur la position de la base rebelle ALORS QUE SA PLANETE NATALE EST MENACEE (des civils hein ? Elle le dit texto : Alderaan est pacifique !) ? Et donc... quand son officier a perdu des troupes militaires dans un bataille gagnée, là... c'est pas bien ?

Et attendez... quand ils découvrent que le 1er ordre peut les traquer malgré la vitesse lumière... y en a pas un seul qui a la jugeote de se dire que finalement... Poe Dameron... ben il a un peu sauvé tout le monde en détruisant le Cuirassé au super canon. BEN OUI : admettons que Poe Dameron ait sagement obéit aux ordres de Leïa au début du film et qu'ils n'aient pas insisté sur l'attaque du Dreadnaught... à votre avis... il serait où le cuirassé ? Ben... à leur trousse ?

Et là... ben... c'est pas 16 heures qu'elle aurait duré la phase de course poursuite... mais à peine 10 minutes (le temps pour le 1er ordre de cibler, charger et tirer).

Donc... admettons que Leïa soit furax d'avoir perdu ses troupes au début du film... A AUCUN MOMENT ELLE SE DIT QUE... BEN EN FAIT... ILS LES ONT TOUS SAUVE ? Et a aucun moment Holdo ne se dit la même chose au sujet de Poe Dameron ? A aucun moment elle ne restitue son grade alors que Dameron a littéralement sauvé la Resistance ? Et pour la deuxième fois de la journée hein... n'oublions pas qu'il a mené (avec succès) l'attaque sur Starkiller quelques heures plus tôt.

- Puis viens le passage assez affligeant du traqueur de l'hyperespace du Suprématie. Un technologie qui parrait "Impossible !" (selon Finn et Leïa) alors qu'une bleusaille comme Rose est capable de dire comment ça marche et comment le contrer ? Et... du coup cette petite génie... elle va rien dire à Holdo ? Genre... en parler à un Stormtrooper déserteur et un pilote de X Wing qui s'est fait rétrogradé... OKAY... mais à l'était major, c'est non ?

Et attendez une petite minute : selon la super présentation 3D Powerpoint du fonctionnement du traqueur... il semble nécessaire pour le Suprématie d'être à une certaine distance de sa proie pour pouvoir le suivre en vitesse lumière.

...

Mais alors du coup... il était présent lors de l'attaque au début du film ? Rian Johnson... essaies-tu de me faire comprendre que TOUTE LA FLOTTE DU 1ER ORDRE était présente au moment de l'attaque au début du film et que Snoke s'est juste dit : "Bah... on va laisser Hux se démerder avec 4 croiseurs et un Dreadnaught pour mater la Resistance..." alors qu'ils auraient pu créer... je sais pas moi... UN DOUBLE FRONT ?

Je chipote ? Non non attend... dans SW5 lorsque le Faucon Millénium quitte le système Hoth... les impériaux essaient la méthode de la tenaille avec 1 croiseur à l'arrière et 2 croiseurs à l'avant. Dans un film d'il y a 30 ans de la même licence (et avec des moyens plus limités en terme de possibilité, du fait qu'ils avaient besoin de maquettes pour représenter ça) ils essaient VRAIMENT de me montrer des tactiques militaires suffisamment concevables pour intercepter des vaisseaux. Là... tu as TOUS LES MOYENS DU MONDE POUR FAIRE CA... et NADA ?

Tu veux pas faire comme tout le monde ? Mais alors pourquoi... pourquoi fais-tu en sorte que les batailles que tu montres ou les situations des personnages soient aussi calquées sur les anciens films ? Tu devrais savoir, Rian, qu'en immitant les contextes... tu vas forcément te confronter à une comparaison...

Je chipote ? Ben regarde Battlestar Gallactica : cette série reprend totalement cette idée de course poursuite rythmée par des "jump hyperespace"... et pourtant réussit à rester plutôt rigoureuse sur son déroulement et y établir des enjeux.

A chaque explication que SW8 fournit, cette dernière réussit à invalider/débiliser/contredire (barrer la mention inutile) une justification qui précède.

Vous trouvez toujours que je chipotte ? Attendez... j'ai gardé l'un des meilleurs moments pour la fin.

- la première scène sur Crait : Leïa prend la pose devant la porte ouverte de la pseudo-base Echo de la planète de sel. Lorsqu'elle voit arriver une navette ennemie (pilotée par Finn et Rose, mais elle ne le sait pas) avec deux chasseurs TIE, elle ordonne de fermer la porte. La porte se ferme suffisamment longtemps pour que des tir de chasseur TIE entrent dans la base (en tuant au passage quelques soldats de la Résistance... je vous invite à revoir la scène) et pour que la navette réussissent à se trainer jusque dans la base. Rose, Finn et BB8 ne se sont pas encore montrés que les soldats tirent déjà sur la navette... sans doute sont-ils persuadés qu'un petit commando de Stormtrooper puisse en débarquer ? Heureusement ce n'est pas ça : ce sont Finn et Rose et BB8 qui débarquent et Poe est super content car il pensait ne jamais les revoir !

MAIS ALORS QUESTION : en adoptant un regard rétrospectif sur le début de la scène... POURQUOI LEÏA GARDE-T-ELLE LA PORTE OUVERTE ?

• Ils n'attendent visiblement personne : Finn et Rose sont théoriquement morts puisque Poe lui-même est surpris de voir son droïde encore vivant.
• Ils risquent de prendre des tirs ennemis qui rentrent dans la base (et c'est exactement ce qui arrive) et qui plus est ils donnent une opportunité aux ennemis de débarquer DANS la base (et donc de perdre des troupes inutilement). Je vous rappelle que Leïa est un général qui tient visiblement beaucoup à ses troupes !
• Leïa n'a pas encore donner l'ordre de préparer les défense extérieure (ils le feront après cette scène)

Leïa sait que Finn et Rose sont dans la navette ? FAUX : elle tient un blaster lorsqu'elle découvre Finn et Rose en train de sortir de la navette (donc signe qu'elle était prête à se battre)

Leïa estime les risques bénins ? Du coup elle est conne : puisqu'elle vient de perdre des troupes dans la scène.

Leïa aurait un cas de conscience si elle refermait la porte alors que des troupes alliés ne sont pas encore arrivée ? Je ne vois pas pourquoi puisque dans SW5 elle est confronté à un cas de figure encore pire : on lui demande de fermer la porte de la base Echo alors que Luke et Han se gèlent les miches dans le blizzard... et vous savez ce qu'elle fait ? Elle ferme la porte ! Ben oui : elle est suffisamment raisonnable pour mettre en péril toute la base du froid sous prétexte que ces deux meilleurs amis (et potentiels plan-cul) sont encore dehors.

Donc non... j'ai beau chercher... je vois pas pourquoi.

A moins que... Rian Johnson avait besoin que cette porte soit ouverte pour justifier comment Finn et Rose rentrent au bercail ?

Et bien mince... je crois que c'est la seule et unique (mauvaise) raison pour laquelle Leïa garde ouverte cette foutue porte.

Et je pense que le clou du problème de SW8 vient de là : Rian Johnson est complètement capable de faire agir les personnages contre leurs principes et sans la moindre justification... UNIQUEMENT pour permettre à son scénario (mal écrit) de se dérouler selon ses plans.

Pire : il fait en sorte que ses personnages s'en sortent... grâce à la chance.

En effet :

- Lorsque Rose empêche Finn de se suicider à la fin sur Crait... on est bien d'accord qu'elle expose finalement toute la Résistance au danger.... uniquement pour sa satisfaction personelle/passionelle (le réalisateur semble d'ailleurs trouver celà sage comme décision... là où Lucas y trouverait un comportement immature : dans SW2, Anakin est confronté à un cas de figure similaire lorsque Padmé tombe du vaisseau clone alors qu'ils poursuivent Dooku... et quelle est l'attitude sage à adopter ? Ben... poursuivre Dooku). Parce que la fille... elle a pas de plan derrière hein ? C'est : "Je sauve Finn et tant pis pour la Résistance".

Mais du coup... comment Rian Johnson fait-il pour sauver moralement l'acte irresponsable de Rose et ne pas la faire passer pour une espèce d'égocentrique qui a causé la mort des gentils ? Et bien il fait intervenir Luke qui vient sauver la partie : un truc qui ne dépendait absolument pas de Rose ! Quel heureux concours de circonstance !

C'est le bon moment pour parler du plus important :

LUKE SKYWALKER

Rian Johnson a écrit Luke comme un Jedi ayant échoué dans sa tentative de maître enseignant avec son élève et neuveu. Suite à celà il a perdu la foi, non pas en la Force, mais aux Jedi. Et depuis il refuse de reprendre le combat contre l'oppresseur.

Alors moi... j'aime bien l'idée.

Non vraiment : y a du potentiel pour dégager un truc vraiment intéressant.

Mais attention... l'idée bonne, faut qu'elle soit justifiée, qu'elle s'illustre avec un minimum de cohérence ET SURTOUT... il faut que l'idée raconte quelque chose

Alors comment Rian Jonson la justifie ? Visiblement, Luke a vu croitre le côté obscur en Ben Solo... il a réagit intuitivement en allumant son sabre vert (notez bien ce sabre il est TRÉS IMPORTANT). Puis, comme le spectateur, il a fini par apprendre les évènements de la prélogie, de l'arrogance des Jedi qui n'ont pas vu la montée du côté obscur... donc il estime que les Jedi sont soi inutiles... soit ils provoquent le problème par leurs méthodes. Globalement... Rian Johnson a sorti des points interessants... mais il a oublié un détail : Leïa. En effet, que Luke refuse le code Jedi, ou qu'il se sente impuissant face au mal qui ronge son neuveu... ok... mais Luke ce n'est pas qu'un Jedi. C'est également un homme qui tient énormément à sa soeur... au point de rester sourds aux conseils de ses maîtres Jedi lorsqu'elle est en danger. Dans SW4... c'est le message de Leïa qui pousse Luke à aller au combat. Lorsqu'il découvre qu'elle est en taule sur la Death Star, il désobéit aux conseils de Kenobi pour se lancer dans une mission de sauvetage. Dans SW5... il interrompt toute sa formation auprès de Yoda pour la sauver sur Bespin. Dans SW6... non seulement il décide de quitter le commando de Han parce qu'il craint que Vador ne pose la main sur elle... mais lorsque Vador comprend qu'il a une fille puis la menace... Luke enclanche son mode Berzerk (pas trés Jedi tout ça). En conclusion : Luke accorde plus d'importance au bien être de Leïa qu'à sa carrière de Jedi. Il est écrit comme ça depuis 3 films.

Et ça Rian Johnson fait mine de le faire oublier à Luke... pour gagner du temps. Car on se doute bien que Luke va revenir au front et aider sa frangine. On s'en doute. Mais il ne faut pas... pour le scénario de Rian Johnson... que Luke ait cette résolution trop vite (ben oui, il faut qu'il soit le climax de la fin) : donc on va le faire cogiter, le rendre hésitant, bougon et surtout... il faut éviter de le confronter directement à ses responsabilités ou alors au fait que des gens meurt à cause de son hésitation... comme au hasard... Han Solo... qui est mort en tentant de recoller les morceaux que Luke a jeté l'éponge de réparer. A ce sujet, Rian Johnson s'arrange bien pour éviter de montrer Luke au moment où ce dernier apprend la mort de Han... et vous savez pourquoi ? Mais parce qu'en fait je suis sûr et certain que le réalisateur lui-même n'a aucune idée comment faire jouer Mark Hamill de façon cohérente à sa vision vis à vis d'une telle annonce... parce que Luke Skywalker n'a aucune raison de s'en foutre.

Et vous savez ce que va faire Luke après ça ? Il va pêcher un poisson et traire un morse. Luke vient d'apprendre que son beau frère et meilleur ami... le mec qui la sauvé dans la tranchée de la Death Star, le mec qui l'a sauvé sur Hoth, le mec qu'il a arraché des griffes de Jabba... C'EST QUASIMMENT SON GRAND FRERE... et Rian Johnson demande à Mark Hamill de jouer un Luke qui s'en fout.

Alors curieusement ça passe à l'écran... puisqu'on n'entends pas Rey lui dire "Kylo Ren a tué han Solo" avant ça. Mais c'est pourtant ce qu'il vient d'être dit...

Et c'est là qu'il y a magouille de la part de Johnson : il s'arrange par un montage qui fait des ellipses sur les dialogues pour éviter de confronter son personnage à un véritable choc émotionnel.

Donc justification du comportement de Luke... complètement bâclée voir même ultra raccourcie car ne tenant pas compte des liens qu'il avait avec Leïa et Han... des liens qui allait bien au-delà de ses prérogatives de jedi.

Alors après... comment Rian Johnson illustre-t-il un Luke qui décide de se couper de la Force en s'isolant ?

Il décide de faire de Luke un ermite qui décide de se laisser mourir sur la planète du premier temple Jedi.

Admettons que j'ai été prêtre ou rabbin et qu'un évènement vraiment difficile m'ait amené à couper court avec cette profession : que je perde la foi... POURQUOI J'IRAIS ME LAISSER CREVER A JERUSALEM ? C'est horriblement mortifère comme décision ! Ca me rendrait inutilement aigrie chaque matin de voir toutes ses icônes religieuses auquel je ne crois plus et sur lesquelles j'ai décidé de faire une croix.

Au contraire, je préfèrerai commencer une nouvelle vie. Trouver une femme. Faire des gosses. me lancer dans une la peinture ! Ou cultiver des patates !

Mais non... Luke veut rester au milieu de toutes ses choses auxquels il a décidé de ne plus croire.

Je trouve ça trés étrange... mais encore une fois... ADMETTONS...

Que désire raconter Rian Johnson sur ce Luke ? Qu'en fait... il doute ? Qu'il hésite ? Qu'il sait pas vraiment ce qu'il veut ? Comment si ce vieux bougon attendait que quelqu'un vienne le convaincre qu'il hésite pour rien ?

Et tenez vous bien : c'est qui qui va le convaincre de repartir au combat ? C'est pas Rey, c'est pas Chewie, ni R2D2... c'est Yoda ! Un Jedi ! Un de ceux que Luke avait désacralisé plus tôt dans le film sous prétexte de leur arrogance...

Et attention hein... c'est quoi l'argument de Yoda pour relancer Luke dans la course : c'est en faisant des erreurs qu'on apprend.

Il suffisait juste de dire ça à Luke pour le faire sortir de son brouillard ? Genre la base même que même le plus incompétent de tous les enseignants est capable de te déblatérer... Luke a besoin d'entendre ça pour se décider à sauver sa sœur ?

J'ai beau essayer de l'admettre... je trouve ça débile.

Donc pendant 1h45, Rian Johnson a fait poireauter Luke sur une hésitation semi-justifiée (non au Jedi d'accord... mais laisser crever Leïa pourquoi ?), étonnante de par la forme qu'elle prend (je décide de faire mon agnostique... en m'isolant au berceau même de la religion que j'ai quitté) et je décide finalement de renouer avec la force sur les conseils d'un mec que j'avais définitivement choisi de ghoster parce que je m'étais convaincu de ses tords passés.

Tout ça pour... gagner du temps.

Et du coup le faire revenir... mais sous la forme d'une projection de force sur le champ de bataille sur Crait. Et là... c'est le dernier pilier qui s'effondre :

L'INTERVENTION MESSIANIQUE DE LUKE

Alors en soit... elle est stylée.

Luke en mode "illusion non violente" qui arrête à lui seul l'avancée du 1er ordre... ouais... ça fait sacrément Jedi ! On peut pas le nier.

Mais encore une fois... COMMENT RIAN JOHNSON DECIDE DE LA RACONTER ? N'importe comment !

Premièrement... Luke apparait comme ça, dans la base de Crait, alors que la Resistance vient de perdre leur dernier espoir de renfort : la galaxie ne répond pas aux appels de Leïa. Admettons... mais Luke pourrait au moins prévenir Leïa et ses troupes qu'il n'a aucunement l'intention de vaincre leurs ennemis. Revoyez la scène : Finn est prêt à aller lui prêter main forte avec un blaster à la main... alors que ce n'est pas du tout le plan de Luke.

Il faut que Poe ait la jugeotte de comprendre de lui-même que c'est... une diversion.

Deuxièmement... Poe comprend de cette diversion que Luke a bien dû arriver dans cette base de quelque part. Il en déduit qu'il y a forcément une autre issue. Et là-dessus BB8 et et 3PO commencent à dire qu'il y a peut-être une autre issue dans la base mais que cette dernière étant trop grande, impossible de savoir où (il y a 30 minutes, ces deux même droïdes expliquaient avec quasi certitude que la seule entrée possible est celle de la porte de devant). Et sur ce fait, Poe s'interroge sur l'absence des renards de cristaux en mode "Peut-être qu'ils connaissent une issue ?!"

Mais cette issue... c'est totalement un coup de chance qu'elle existe !

D'une part... parce que le postulat de départ est faux : le Luke qu'ils voient vient de nulle part puisque c'est une illusion (donc il n'est pas venu d'une porte secrète).

D'autre part les droïdes ont l'air de changer de discours quand ça arrange le synopsis.

Et enfin... si ça se trouve... les renard sont juste en train de se planquer dans un profond recoin de la base... en attendant que ça se calme.

Les personnages s'improvisent spéléologue pour chercher une issue qu'il suspectent en se basant sur un postulat qui s'avère erroné. En gros... ils ont juste de la chance !

Troisièmement... ils ont vraiment de la chance... quand on voit comment Luke décide de faire sa diversion. Parce qu'il y a un détail... un petit détail... mais qui en fait est immense... IMMENSE. Ce détail... il es tellement gros... TELLEMENT OBVIOUS... qu'il est pour moi la preuve que Rian Johnson lui-même ne sait même pas ce qu'il raconte.

Dans son illusion... Luke dégaine le sabre d'Anakin Skywalker... et pas le sien.

Et ça... ça n'a STRICTEMENT AUCUN SENS NARRATIF SUR PLEIN DE NIVEAU.

• Premier niveau : ce sabre a été détruit plus tôt dans le film... en présence de Kylo Ren... qui utilisait la force dessus. Du coup... théoriquement... Kylo Ren... devrait avoir la puce à l'oreil que ce qu'il voit de Luke est une illusion, parce que difficile de s'imaginer que le sabre laser de son grand-père ait pu être réparé aussi vite. Et admettons une seule seconde que Rey n'ait pas récupéré les fragments de cette arme dans la salle de Snoke... Luke aurait encore plus l'air d'un con. Alors après j'entends l'argument : Kylo Ren est trop enragé à cet instant pour notifier ce sabre dans ce contexte. A ça je réponds : Kylo Ren le notifie dans SW7 alors qu'il est dans un état d'esprit encore plus chamboulé (il vient de tuer son père)... alors quoi... Kylo Ren est d'une bêtise à géométrie variable ? Dans un film il notifie le sabre (alors que ça n'a pas vraiment d'importance pour le notifier) mais dans le suivant, il ne se pose pas plus de question dessus (et curieusement, là, ben ça lui serait sacrément pratique de le notifier, car il détecterait l'illusion). Une belle escroquerie Rian...
• Deuxième niveau : pourquoi Luke dégaine ce sabre bleu lorsque le but de l'illusion est surtout d'évoquer un souvenir suffisamment marquant pour Kylo Ren pour le titiller émotionnellement... à savoir, sa dernière confrontation avec Luke à l'académie ? En effet... dans son illusion, Luke a l'apparence qu'il avait lorsqu'il dirigeait son académie et qu'il jouait son rôle de maître auprès de son padawan. Et à cet instant-ci... (on a vu au moins trois fois le flashback) Luke allume son sabre vert.
• Troisième niveau : Luke n'a pas de conflit intérieur vis à vis de l'arme de son père... mais avec la sienne. Lorsque l'illusion de Luke dégaine le sabre... on sent bel et bien que l'acte doit avoir une symbolique pour le cinéaste. Il ne déroge d'ailleurs pas à la règle de chaque Star Wars lorsque vient le duel de sabre laser : le sabre laser que manipule le personnage principal ainsi que la façon dont il le perd, ou l'acquiert il y a toujours un symbolique. Dans SW1, Obi Wan vainc Dark Maul avec l'arme de son maitre... en annonce à son futur rôle de maître dans les épisodes suivants. Dans SW2, Anakin se fait désarmer/démembrer comme le sera son fils. Dans SW3, Anakin occis Dooku avec un sabre de Jedi et celui du Sith... annonciateur de son passage progressif dans le côté obscur. Dans SW4... Luke hérite de l'arme de son père, en voulant marcher dans ses pas. Dans SW5, Luke perd cette arme quelque seconde avant d'apprendre la vérité sur son père : en gros, la perte de l'arme de son père est aussi symbolique que la désillusion sur le héros qu'il s'en faisait. Et dans SW6, Luke fait son propre sabre laser et par ce moyen... montre qu'il s'est émancipé de l'échec de son père... et qu'il compte devenir Jedi à sa façon, sans suivre les traces de son père. D'UNE FACON COMME UNE AUTRE, LE SABRE LASER A UNE SYMBOLIQUE DANS L'USAGE QU'EN FAIT LE PERSONNAGE PRINCIPAL. (et même dans SW7... JJ Abrams a plutôt bien capté la chose : en manipulant l'arme d'Anakin Skywalker, Rey se désigne d'elle-même comme héritière des valeurs Jedi). Mais donc du coup... c'est quoi mon problème avec ce que fait Luke avec ce sabre bleu ? Ben en fait... mon problème... c'est que ce sabre... Luke n'a pas de raison symbolique à le dégainer. Ce sabre représente le passé héroïque de son père... ce passé héroïque devenu maudit à cause du destin tragique d'Anakin Skywalker. Mais Luke a déjà sauvé son père : il n'a plus rien à raconter avec ce sabre puisqu'il a offert à son père sa rédemption. NON... la véritable arme qui pose problème à Luke... C'EST LA SIENNE. Car c'est avec son sabre vert que Luke a faillit tuer son père. C'est avec ce sabre vert qu'il a failli tuer son neveu. C'est avec le sabre vert que Luke doit surmonter la peur qu'il a du mal. Et c'est un truc vraiment important... puisque c'est la raison pour laquelle Luke fait poireauter tous ses amis : il hésite à endosser son rôle de maître car il ne s'en sent pas capable. Il hésite parce qu'à chaque fois qu'il fait usage de son sabre vert... c'est à cause de la peur qu'il a du côté obscure. Or Rian Johnson décide à la fin de faire assumer à Luke le rôle de maître Jedi qui lui faisait tant défaut... mais ce rôle... ce n'est pas en empoignant le sabre de son père qu'il doit l'assumer... c'est avec la SIENNE ! Celle avec laquelle il a réussi à devenir Jedi. En dégainant son sabre vert, Luke signifierait tout simplement qu'il en est maître, qu'il est maître de son âme... et qu'il n'est plus le jouet de ses démons.

Ca me semble encore incroyable que Rian Johnson soit passé à côté de ça. Surtout que... durant tout le film... le scénariste qu'il est s'interroge plusieurs fois sur la nature des armes et leur usage. Leur provenance. Celle que Luke n'aurait pas dû dégainer dans son souvenir. Les vendeur d'arme sur Canto Bight où DJ révèle la nature cynique du marché de la guerre. Kylo Ren qui retourne l'arme de son grand-père contre son maître Snoke pour l'occire. Même la nature kamikaze de certain soldat... comme Holdo qui se sacrifie en faisant de son vaisseau une arme ou alors Finn qui s'apprête à l'imiter. Et même le cadrage final sur ce gamin qui empoigne son balais comme une épée.

On sent que Rian Johnson voulait raconter quelque chose sur cet aspect là. De l'arme. De sa nature. De son usage. De sa symbolique... guerrière, cynique, dramatique ou émancipatrice.

Et pourtant... j'ai l'impression que dans son illusion finale... Johnson s'est planté... juste parce que Luke dégaine une arme pour laquelle il n'a plus rien à raconter.

Voilà... Star Wars - The last Jedi manque son propos.

Il ne manque pas d'idées... IL EN A MÊME PLEIN ! Mais jamais elles vont au bout. Jamais elles ne répondent aux attentes... parce que quelque chose d'autre va les contredire. Et pendant 2 heures et demi, Johnson ne raconte rien d'autre... que des hésitations.

Il s'interroge pendant tout le film sur cette émancipation... si oui on non il faut faire avancer Star Wars ailleurs... pour en fait faire comprendre que oui... faut s'émanciper... mais dans le passé (ben oui... Luke à la fin... il dégaine le sabre du passé. Et les gamins de l'écurie de Canto Bight... de qui parlent ils avec leurs jouets ? Des deux gus de la résistance qu'ils ont croisé la veille ? NON... ils parlent de Luke.).

TOUT CA POUR CA.

Et en fait... en faisant ça... ils oublient complètement... COMPLETEMENT... d'émanciper Star Wars. Star Wars et son Univers Entendu ont toujours eu vocation à s'émanciper.

S'interroger sur la question "Faut-il ou pas s'émanciper ?"... MAIS EVIDEMMENT QU'IL FAUT S'EMANCIPER !

En soit... SW8 est un film plutôt bien réalisé : il est bien cadré, les acteurs sont bien dirigés, l'image est belle (y a une texture intéressante à la pellicule... qui donne une petite teinte ocre que je trouve trés belle). Même de la musique se dégage quelque chose d'intéressant (elle est déjà plus présente que dans SW7).

Mais malheureusement... cette histoire, ce scénario, ce déroulement des évènements, leur logique et leur finalité... C'EST ZEROS.

Parce qu'en plus... tenez vous bien : le titre du film est un mensonge puisque Luke vient la nier à la fin.

Et le problème à ça ? A toutes ses incohérences ? Ces énormités d'écritures ?

Ben c'est que je n'y crois plus... du coup... au film. J'ai l'impression que le réalisateur s'imagine que je vais docilement me faire prendre pour un spectateur qui a une amnésie toutes les 5 minutes... alors que non : un film, c'est un tout... qui raconte quelque chose.

Et si ma suspension d'incrédulité j'arrive plus à la garder pour ce film... ben comment que je fais pour me sentir impliquer ? Pour avoir quelque chose à en foutre de ces personnages ? Ben en fait... nada.

5/10

5 pour la forme.

0 pour le fond.