Un jour, Eric & Ramzy furent fatigués de faire les mêmes films ridicules, pathétiques et ennuyeux. Les Dalton, Double Zéro, c’était assez, plus de comédies idiotes. Alors ils s’associèrent avec Quentin Dupieux pour un projet original.
Steak est original. Steak est osé. Steak ne ressemble à rien d’autre. Mais Steak est aussi complètement loupé, indulgent avec soi-même et surtout incohérent à souhait. Quentin Dupieux cherchait à faire un film absurde, sans aucun sens ni repères et pourtant il construit son film sur une dualité Blaise – Georges si parallèle qu’elle en devient paresseuse. En effet, ce qui arrive à Blaise au début du film arrivera à Georges en fin de film et de manière incroyablement binaire, comme s’il y avait une morale à tirer du film. En plus d’être mis en scène avec les pieds, les acteurs sont particulièrement nuls et seule une séquence avec Eric Judor et Sébastien Tellier parvient réellement à entrevoir ce qu’aurait pu être le film. Quant à la musique, il faut aimer le genre, malgré une admirable tentative de gag qui marche plutôt pas mal, la nouvelle chanson à la mode, qui n’est que cacophonie.
Steak est effectivement un film d’auteur plus qu’une comédie populaire, comme disait Sébastien Tellier, mais cela n’est pas une excuse loin de là. Il a le mérite de proposer un cinéma différent, mais au vu du produit fini, on ne peut le considérer comme un film réussi, loin de là. On pourrait même dire que c’est un navet.