Deux steak-hachés jouent à cache-cache. Tout à coup, l'un des deux dit à l'autre : « Mais où steak-haché ? ». Je ne vous ferai pas l'injure de vous expliquer ici la portée hautement philosophique, voire quasi métaphasique, de cette blague qui a, depuis longtemps déjà, fait ses preuves un peu partout dans le monde francophone, un petit peu à l'instar de nos deux compères du jour, Eric et Ramzy.
Steak, c'est donc le dernier « film » (je m'expliquerai plus tard pour les guillemets) en date de ces deux trublions cathodiques, « film » lui-même mis en boîte par Quentin - la petite marionnette jaune des pubs Levi's - Dupieux. Que fallait-il en attendre, je vous le demande. Après des débuts plutôt pas mauvais en laveurs de vitres d'une célèbre tour du quatorzième arrondissement de Paris, Double Zéro puis Les Daltons ont finis d'achever le peu de capital sympathie-cinématographique du duo. Alors on recommence tout à zéro, on se fait une nouvelle tête, et on redevient assez cool pour intégrer la bande des Chivers, fils à papa hautains, liftés, et bêtes comme mes pieds (c'est juste pour la rime... mes pieds sont très bien...).
Malheureusement, on ne repart pas à zéro, on reste à zéro. On sourit certes deux ou trois fois, mais au final, on pleure. Ce film (et attention, voici l'explication pour les guillemets) est un non-film, tout du moins par rapport à ce qui nous a été vendu. Certes, on pourra louer (en tout cas essayer si on est vraiment gentil) l'effort d'originalité dans le traitement, avec une histoire qui n'en est pas une, une production design qui n'en est pas une non plus (un petit air d'Happy Days version canadienne par moment...), un humour pour le moins particulier (ou alors trop en avance sur son temps), mais le produit, même pas avant-gardiste donc, reste indigeste. La dénonciation sociale est aussi bien cachée que le steak (humour flash-back !), et l'on reste sur sa faim (puisque de fin, point il n'y a !). Encore un film dont il vaut mieux retenir les intentions et la bande-annonce... Oui, encore un...
Sinon, vous connaissez la blague où deux haricots verts jouent à cache-cache ?