L'homme derrière la machine

Genie du marketing, visionnaire excentrique, homme incompris… les facettes de "Steve Jobs" sont nombreuses et cela méritait bien un biopic (ou deux ?)

Découpé en trois actes clés autour de la vie du géniteur de la "Pomme", le film sonde à la fois la psychologie interne et la complexité des rapports entretenus par ce dernier avec son entourage proche. Plongé au coeur des coulisses des lancements Apple, transformées pour l'occasion en véritable théâtre de la catharsis, le spectateur découvre l'envers du décor d'une entreprise qui aura marqué de son sceau les modes de vie des dernières décennies, conformément à la vision de son charismatique créateur.

Génie incompris ou mégalomane colérique ? ni l'un ni l'autre ou peut-être les deux à la fois. Dans la peau de Steve Jobs, Michael Fassbender livre une nouvelle belle prestation, toute en nuances, pour dépeindre avec justesse l'évolution introspective d’un homme complexe en quête de paix avec lui-même.

Réalisateur d'ordinaire inventif et éclectique, Danny Boyle surprend par le classicisme de ses choix de mise en scène (la faute à de nombreuses scènes intérieures en champs et contrechamps) et la prévisibilité de ses ressorts dramatiques. Deuxième biopic ( en l'espace de trois ans) sur le gourou d'une nouvelle ère numérique, le métrage manque sans doute encore de recul pour pleinement proposer un point de vue critique autour de son influence sociétale.