Particulièrement attirée par le casting et l'idée de voir Benedict Cumberbatch dans un univers digne de celui de Boardwalk Empire une cinquantaine d'années plus tard, je ne pouvais pas ignorer ce film. Et après avoir finalement trouvé une séance en vostfr, je me livre le soir même à sa critique. Je tiens, avant tout argument du pourquoi du comment j'ai assez apprécié ce film, à dire que je ne suis pas une grande habituée des films de Gangster. De ce fait, les codes me sont étrangers, les répliques cultes aussi.
Selon moi, un bon film c'est celui qui sait porter le spectateur jusqu'à la fin du film sans le perdre, qui lui apportera pas nécessairement une leçon mais de la réflexion après le visionnage. Et si ce n'est pas trop demander une bonne image: et Bon dieu qu'il est beau ce film. Les textures, les couleurs, les ombres, la fluidité de l'image. Tout ces détails qui nous font profiter d'une ambiance tantôt apaisante tantôt effrayante.
J'ai encore le souvenir poignant de cette scène entre James(Johnny Deep) et Marianne Connolly (Julianne Nicholson). Elle était d'une puissance presque inexpliquée. Un homme s'inquiétant pour la femme de son ami après un très malheureux évènement dans sa vie. Et c'est tout. Pourtant on y sentait une tension grandissante, terrifiante. Le jeu de Julianne Nicholson y a énormément contribué. Cette scène, elle m'a fait vibré, et même si il n'y avait eu qu'elle, je n'aurais regrettée nullement l'achat de ma place.
Et il n'y a pas que cette scène. L'ensemble du film fait ressentir à mon sens une certaine tension au spectateur. Parfois c'est anormalement long, parfois c'est soudainement rapide. La mort d'un personnage est pourtant prévisible, que ce soit en raison des dialogues, des lieux,etc... Mais la tension est là, et la violence dont j'ai pu être témoin m'a sincèrement terrifiée la plus part du temps.
Les points que je peux reprocher sans me proclamer réalisatrice d'emblée sont les suivants. Les personnages que l'on voit mourir ne suscitent pas chez le spectateur à mon sens, une réelle empathie. Elle peut choquer de par sa violence, mais jamais parce que l'on aimait particulièrement le personnage. L'émotion véhiculée par la mort ne dure jamais bien longtemps: un personne meurt, paf, on passe à la victime suivante. Et le schéma se répète bien quatre ou cinq fois.
Aussi, la galerie des portraits: pour ma part, j'ai eu le sentiment que le film ne s'est pas donné le temps de s'introduire. On nous plonge dans un monde inconnu, on entends des noms, on entends des "fuck fuck" à tire-larigot et puis on voit des personnages que l'on ne connait pas. Peu à peu on comprend les enjeux, la descente aux enfers de James. Je me suis plongée dans le film à partir à peu près de sa moitié. Et j'en suis ressortie un peu avant la fin du film. Au moment on l'on nous apprend ce qu'il s'est passé après: quelle a été la sentence des personnages ? Leur vie aujourd'hui?
Un peu à la documentaire, chose presque aussi irritante que le fameux This is a true story de Fargo à chaque début d'épisode(bien que celui ci devient au fur et à mesure drôle de par sa répétition).
J'en conclus à mon humble avis que Strictly Criminal, ou les 50 nuances de Fuck, est pour moi un bon film et c'est tout. Son casting lui apporte beaucoup, son image aussi, mais on passe rapidement sur des scènes qui auraient pu marquer bien plus les esprits De plus on aurait pu peut être dépasser la simple biographie de James J. Bulger.
6.7