La terre. Seul élément qui dure alors que les saisons passent, que les hommes naissent puis meurent. Sunset Song sonne comme une complainte jouée par une cornemuse, dans les Highlands d'Ecosse. Folie des hommes, aussi, entre violence domestique et l'obligation de faire la guerre, celle de 14 en l'occurrence. Portrait de femme, enfin, enfant bénie ou maudite de cette terre et qui verra le drame envahir peu à peu son existence. Terence Davies est un cinéaste exigeant qui a peu tourné, 8 longs-métrages en près de 30 ans, et qui signe ici une élégie placée sous le signe de la beauté des paysages et du tourment des âmes. Pour une fois, la voix off apporte vraiment un plus, avec un texte superbe, gavé de poésie, de chagrin et de lucidité mêlés. Dans un film qui est tout sauf académique, le récit est magnifié par la performance splendide de l'inconnue Agyness Deyn. L'incarnation quasi angélique d'une destinée pourtant sombre et tragique, dans le crépuscule des hommes.

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le 10 déc. 2016

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