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Ah les années 1980 ! Une bande de gosses, des vélos, une banlieue pavillonnaire, le tout au cœur d'une situation improbable, sur fond de trésor, d'extraterrestres ou encore de complot gouvernemental. Cela a donné une flopée de films cultes, productions Spielberg en tête, qui ont bercé mon adolescence. Sans y avoir mis les pieds, une partie de moi a l'impression d'avoir grandi aux States.

Super 8 est un hommage passionné à ces films magiques des eighties, symboles d'une époque révolue. On prend un bon coup de jeune en le regardant, et ça du fait du bien. On a l'impression d'avoir sorti du placard une vieille VHS... "Tiens, je l'avais pas vu celle-là !".

Le problème, c'est que la nostalgie ne fait pas à elle seule un bon film. Avec Danse Avec Les Loups, Costner a ressuscité le western. Ici, Abrams utilise trop de clichés pour renouveler le genre. On retrouve tous les codes spielbergiens, l'élève imite le maître mais n'en a pas l'inventivité. Il pousse même son admiration jusqu'à mélanger la filmographie de son mentor, pour créer un mariage insolite entre E.T. et Jurassic Park, entre un gentil film de SF et un film de monstres.

Super 8 n'est pas pour autant un erzatz. Il se distingue des Goonies et autres Retour Vers Le Futur par un ton plus sombre et des thèmes résolument d'actualité. Trente années d'Histoire ont laissé une trace. Le film commence par un enterrement ; un père, pris au dépourvu, doit apprendre à s'occuper seul de son fils. A une autre échelle, des évènements vont petit à petit pousser les habitants d'une paisible bourgade américaine jusqu'à l'état d'alerte. L'innocence des années 1980 s'est envolée.

Au final, le film va loin et pose la grave question de l'attitude à adopter face aux injustices passées, aux erreurs des autres dont nous sommes aujourd'hui les victimes. Ces gosses voudraient pouvoir vivre leur rêve, ou au moins une vie normale, sans l'héritage maudit de leurs ainés.

Abrams navigue ainsi à vue entre un sujet ambitieux et les besoins d'un pop corn movie ultra-référencé. Le résultat est honorable, au regard du pari fou qu'il s'était fixé.
SamSagace
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le 31 oct. 2011

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SamSagace

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