Martin Kazinski, est l’archétype même du mec sans histoire, noyé dans la masse parisienne. Il n’a que peu d’amis, pas de femme et est totalement absorbé par son travail dans une entreprise de recyclage informatique où les ouvriers sont des handicapés mentaux. Mais du jour au lendemain, Martin se fait courser et photographier dans la rue, dans le métro, dans les magasins. C’est sympathique mais Martin n’en a pas trop l’envie et surtout, il n’en comprend pas la raison. L’équipe d’une émission télé d’une chaîne nationale, s’intéresse à lui. Surtout, la jolie Fleur (Cécile de France), qui vague en plein paradoxe entre son intégrité et les besoins de l’audience.
Xavier Giannoli s’intéressait déjà, avec Quand j’étais chanteur et A l’origine, à la célébrité ou au besoin de reconnaissance. Cette fois encore, l’intrigue de départ est encourageante. Surtout que le choix de Kad Merad, impeccable en homme banal, est la plus grande réussite de Giannoli.
Là où le bât blesse, c’est que préserver une idée, si bonne soit-elle, sur près de deux heures de film est une autre paire de manches. Le film finit par tourner en rond et pour se sortir de la difficulté d’exploiter le filon, le réalisateur dirige son film vers une pseudo-romance entre le nouveau héros et la journaliste à scrupule avant une fin très peu intéressante en définitive.
Giannoli continue son bonhomme de chemin avec un nouveau film à l’idée lumineuse et à l’acteur extraordinaire. Malheureusement, le film n’arrive jamais à s’émanciper et finit trop banalement.