La folie des grands cœurs

N’est fou que celui qui pense pouvoir s’en sortir seul. En dépit de sa pathologie psychiatrique qui lui a valu déconvenues professionnelles et séjours à l’hôpital, Mimi est décidée à faire valoir ses compétences de juriste. Profitant d’un conflit entre une avocate et son ancien partenaire en disgrâce, la jeune femme obtient un poste instable d’assistante dans le cabinet après avoir accepté d’aider un prisonnier bavard à prouver son innocence. Si l’affaire est louche, c’est l’occasion pour l’avocat décati de redorer son blason et pour Mimi de faire ses preuves dans une société qui fait d’elle une paria. Surfant sur un comique boiteux qui fait du duo Poelvoorde-Patakia le mariage improbable du vieil ours mal léché et égoïste et du blanc-bec versatile et obsessionnel, le film est condamné à l’intermittence, à la drôlerie inconstante et à la futilité de son intrigue. Les éclatantes performances du casting comptant aussi Raphaël Quenard et Agnès Jaoui ne font malheureusement qu’illuminer la vacuité du scénario et les embarrassants atermoiements autour du personnage de Mimi. Discours sur la santé mentale et la normativité ou ressort comique et utilitaire, l’incertitude et l’ambivalence constante suscitent une désagréable perplexité qui parachève un film étrange et bancal. Qui nous rappelle néanmoins qu’il n’y a rien de plus normal que d’accepter d’être aidé.