Qu'il est agréable de voir New York de nuit en écoutant du jazz... La musique, l'ambiance, c'est ce qui reste principalement du visionnage de Taxi Driver. Un spleen urbain qui se déroule lentement, sans format, ni règles précises. Scorsese souhaitait que son film soit ressenti comme un rêve par les spectateurs, et le résultat est parfaitement réussi.


Netflix le qualifie de thriller, Wikipédia (FR) de drame psychologique... à mon avis, il n'est ni l'un ni l'autre. S'il y a bien une histoire, celle-ci ne s'inscrit jamais dans un genre particulier et laisse toujours le spectateur curieux, ou insatisfait. Ainsi de la romance ratée et des différentes scènes qui auraient pu donner lieu à une intrigue prolongée. Le film se concentre sur le mal-être du protagoniste qui doit effectivement converger vers un dénouement. Mais le dénouement est lui aussi assez original.


Ce qui m'intéresse dans ce film, c'est toute l'ambiguïté du personnage. Bon, mais sauvage ; justicier mais débordant de dégoût. "Un beau jour, la pluie lavera toute cette racaille" dit-il d'un air calme. Et puis, comment interpréter cette fin exceptionnellement ambiguë ? Travis est acclamé par la presse, alors que quelques jours plus tôt échouait son projet (de longue date) d'assassiner le Président des Etats-Unis. Coup de bol, au lieu de tuer le Président et d'être l'ennemi public n°1, il tue des malfrats et devient un héros.


Robert de Niro est absolument parfait dans son rôle.


Enfin, le film est beau dans sa composition, dans ses plans. Que ce soit un zoom sur le verre d'aspirine de Travis, du montage superposant la vision du rétroviseur à celle de la route... on remarque une multitude d'attentions de la part de la caméra, et cela fait tout simplement plaisir. Par la manière de filmer un plan, on peut communiquer beaucoup de choses au spectateur.


C'est presque un 8/10 pour moi, 7,5/10 disons. C'est indéniablement un excellent film, même si à titre personnel, je préfère les histoires mieux construites. L'idée d'assassiner le Président m'a semblé un peu parachutée

Philip-Marlowe
7
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le 16 janv. 2022

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Philip Marlowe

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