The abomination est un petit film qui a fait les beaux jours des vidéoclubs au milieu des années 80 en grande partie grâce à sa jaquette un peu choc promettant un sommet d'horreur craspec. Le film étant relativement rare et méconnu il a même fini par se trimbaler une petite aura d'oeuvre culte auprès des cinéphages amateurs de gore (enfin surtout ceux qui ne l'on pas vu). C'est donc avec surprise et joie que j'ai découvert que le film était disponible sur la très sérieuse et respectable médiathèque en ligne sur laquelle je traîne régulièrement .... Après visionnage l'aura culte du film en prend un sérieux coup dans la gueule et The abomination se révèle pour ce qu'il est , un film fauché, emmerdant et terriblement mal foutu dont les quelques débordements ont du mal à combler le vide.


Le film raconte l'histoire d'un brave jeune garçon qui vit seul avec sa mère dans un bled paumé du Texas. Obnubilée par un prêcheur évangéliste à la télévision,cette mère de famille va littéralement cracher sa tumeur sur le sol après avoir apposée ses mains sur la sainte télé. Une tumeur qui va se alors glisser dans le corps de son fils qui va à son tour la recracher avant de devenir un monstre réclamant de la chair pour se nourrir...


The Abomination commence d'une manière pour le moins étrange puisque durant deux minutes sur le rythme d'une bande annonce le film balance aux spectateurs un cocktail des séquences les plus gore du film entrecoupées d'un plan du personnage principale se réveillant en sursaut et en boucle. Une entrée en matière d'autant plus singulière qu'elle frappe fort avant que le film ne retombe fatalement comme un vieux soufflé sorti trop tôt du four. Dès que le film commence vraiment, il suffit de quelques minutes pour comprendre qu'on se retrouve devant une petite production fauchée et techniquement très limité. La patine de l'image fait penser aux premiers films de Frank Henenlotter, à du cinéma expérimentale amateur ou à une production Troma. Avec son ambiance poisseuse, sa photographie baveuse, sa voix off omniprésente et sa promesse d'horreur organique , le film ferait toutefois presque illusion mais c'est très vite un sentiment d'ennui profond qui va s'installer.


Bret McCornick n'a visiblement pas grand chose à raconter mais l'envie d'atteindre pourtant une durée assez classique de long métrage avec les 90 minutes réglementaires. Du coup le moins que l'on puisse dire c'est que le film délaye son intrigue avec une propension savante du remplissage. Si l'on devait supprimer les plans inutiles, il ne fait aucun doute que la durée du film chuterait presque de moitié. The abomination comporte d'innombrables plans de voitures, d'animaux, de paysage et de nature qui parfois se répètent à l'identique plusieurs fois dans le film; quand ce n'est pas carrément une scène entière que le réalisateur nous ressort deux fois. Le jeu milité des comédiens, l'intrigue assez minimaliste, le rythme parfois assommant, il faudra du courage pour aller jusqu'au bout du film et atteindre la révélation finale. Niveau gore le film fait dans l'effet choc rudimentaire mais parfois assez efficace et le film sent bon le latex , le faux sang bricolé et les entrailles récupérées encore fumantes chez le boucher du coin. Le final aussi grotesque que sanguinolent récompensera enfin un peu les spectateurs de leur infinie patience.


Si The abomination est bel et bien un ovni et un film rare il n'en devient pas pour autant un bon film . Passe encore le manque de moyen et la faiblesse du script, mais cette volonté constante de remplissage par le vide est très vite exaspérante.

freddyK
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le 25 déc. 2019

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Freddy K

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