L'araignée est un être particulier. Il y a dix ans, Sam Raimi offrait au tisseur culte, fruit de l'imagination fertile de Stan Lee, une place d'honneur au panthéon des héros sur grand écran. Après trois épisodes couronnés de succès (sauf le dernier, mais c'est une autre histoire), le papa d'Evil Dead a raccroché le costume, suivi plus ou moins volontairement par les interprètes Tobey Maguire (ouf) et Kirsten Dunst (re-ouf).

Du coup, à l'instar de son cousin Batman, Spiderman se voit offrir un petit lifting. Nouvel interprète, nouvelle histoire, retour aux origines, on reprend tout à zéro. Sauf que la chance de Nolan, c'est d'être passé après Schumacher (que son nom soit trois fois maudit) et le ratage complet sur tous les plans que représentait Batman et Robin. Marc Webb, lui, doit passer derrière celui qui a su contenter la majorité des fans de l'insecte rouge et bleu. Et le ratage du troisième opus n'a rien à voir avec celui du dernier Batman, véritable viol des yeux, des oreilles et du cerveau du spectateur.

Du coup, Webb tente tant bien que mal de se distinguer de son illustre aîné, et y arrive plus ou moins bien. Toute la première partie du film a tout de même un fort accent de déjà-vu, entre les soucis personnels de Peter Parker, sa morsure et la mort de son oncle. Malgré tout, les différences se font sentir. Le ton global du film est beaucoup plus sombre que son prédécesseur, l'humour y est globalement moins présent et certains détails qui auront fait bondir au plafond les fans ont été corrigés (depuis quand Peter Parker tire des fils gluants de son poignet?). En fait, l'esprit même du comic book originel est probablement bien plus respecté que dans la version de Raimi, trop grand public pour être totalement convaincante.

Malgré tout, et indépendamment de tout autre film sorti de la même franchise, quelques soucis inhérent au film se font jour. Quelques relations inter-personnelles assez peu crédible, certaines facilités scénaristiques, des effets spéciaux parfois inégaux et, surtout, une tendance marquée à indiquer une suite. La majorité des questions posées resteront en effet sans réponse, et la petite séquence post générique, désormais de rigueur, ne manquera pas d'animer les débats. On suit toutefois avec plaisir les cabrioles du héros entre les gratte ciel, et la seconde partie, une fois les choses sérieuses entamées, est nettement plus convaincante et réserve son lot de scènes cultes.

Sans toujours parvenir à se démarquer de la version précédente, mais c'était attendu, cet Amazing Spiderman remplit son contrat de blockbuster de l'été (en attendant le Dark Knight Rises, qui risque de tout emporter sur son passage). Cette araignée a décidément la peau dure...

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le 4 juil. 2012

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Hyunkel

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