The Babysitter
5.5
The Babysitter

Film de McG (2017)

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Pour commencer, je tiens à dire que ce film est nulle mais vraiment: stéréotype, mal joué, mise en scène à jeter, tout est fait pour que le film soit un navet monumental mais pourtant, mais pourtant, c'était jouissif mais genre vraiment. Comme quoi, les plaisirs coupables sont toujours là pour nous rappeler qu'un film sans prétention peut-être vraiment trop bien. Je n'entend pas défendre le film car il est vraiment indéfendable, plutôt vous dire pourquoi ce film fait passer un super moment.


On sent tout de suite qu'on est dans un film américain: la belle blonde en mini-short qui fait fantasmer les petits garçons et jalouser les petites filles. Un bon vieux stéréotype des familles, ce que je ne supporte pas habituellement mais dans ce film ça passe, je ne sais pas si c'est parce que le film assume pleinement son côté nanardesque ou bien si c'est le personnage mais je trouve que le film parvient à faire oublier cette idée de la blonde américaine pas très intelligente ce qui est vraiment pas simple de nos jours.


Le film fait l'apologie des stéréotypes les plus simplistes des films d'horreur: le noir qui balancent des blagues et qui meurent en premier, le sportif obligé de montrer son corps sinon c'est pas drôle, la cheerleader qui ne pense qu'à son apparence, le moche qui est séduite pas la bombasse. Vraiment, c'est une montagne de stéréotype mais ils sont tellement bien liés qu'on oublie et qu'on regarde le film en se disant, putain mais ce n’est pas possible, ça va beaucoup trop loin.


Mais c'est aussi la force du film: à travers ce côté stéréotypé, le film puise une énergie communicative, une énergie funny qui fait du bien. On ne s'ennuie pas une seconde devant ce film. Il est très court ce qui permet de ne pas gâcher des idées ou bien perdre du temps sur des détails inutiles, le film va droit au but, sans préavis et sans sortie de route. Il y a une alchimie parfaite parmi les membres du casting. Entre Samara Weawing et Judah Davis l'histoire fonctionne parfaitement: on dirait un frère et une sœur qui se dispute sur des sujets complètement loufoques allant de la chaîne de la télévision jusqu'à savoir quel est le meilleur personnage de Star Trek.


Le film ne met pas longtemps à démarrer. On entre tout de suite dans le vif du sujet avec une scène choc qui n'hésite pas à nous monter du gore mais sans en abuser. Il y a plusieurs passages dans le film où l'utilisation du gore est présente. Mais là où de nombreux films utilisent le gore pour s'inscrire dans un genre, c'est d'ailleurs l'énorme problème du cinéma de l'épouvante-horreur moderne. Pourtant, ce film essaye de sortir du traintrain du genre même s’il ne réinvente rien, il parvient à se détacher par son côté totalement inattendu.


Il y a quelques scènes vraiment mythiques dans le film. Notamment dans le final du film, la scène sur We are the champions est tout simplement magique et reflète totalement l'esprit du film à savoir: Bon, on a pas de budget, on a pas d'acteurs connus, autant assumer pleinement le côté ridicule du film pour plaire plutôt que d'essayer de transposer un semblant de sérieux et se faire détruire par les critiques et les spécialistes du genre. Le but du film est vraiment de faire passer un bon moment aux spectateurs, le faire rire, lui en mettre plein la vue et lui faire oublier ses problèmes quotidiens le temps d'un film WTF. Attention, à réserver aux plus grands d'entre nous tout de même.


The Baby-sitter est un très bon nanar, un film qui assume pleinement son côté ridicule et délirant. La bande originale du film est vraiment mythique et pourtant, c'est un petit film de rien du tout. Quand on voit que des réalisateurs sont capables d'assumer pleinement leurs films et qu'à côté de ça on a le droit à des films à énorme budget qui sont des insultes au cinéma, on se dit que l'avenir du cinéma réside encore et toujours dans la conviction du réalisateur. Une belle surprise donc mais il faut vraiment se dire: de toute façon je suis pas là pour voir un grand film.

Bastien_Rae
8
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le 4 janv. 2018

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Bastien Rae

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