Dans chaque filmographie se cache une pépite, de celle qu'on regarde plusieurs fois sans se lasser et qu'on adore toujours autant quand bien même on la connaît par cœur. Parmi la riche filmographie des frères Coen, on peut sans hésiter qualifier "The Big Lebowski" comme grand gagnant au titre de cette pépite. Cette comédie délirante, relecture du "Grand Sommeil" de Raymond Chandler à la sauce Coen, ne cesse de surprendre à chaque vision. On y découvre toujours des petites détails de mise en scène ou des répliques bien senties que l'on n'avait pas forcément remarquées auparavant. Scénaristiquement, c'est un bijou. L'intrigue est volontairement embrouillée certes mais on tire un grand plaisir à voir ce Dude (Jeff Bridges dans le rôle de sa vie), tire au flanc aimant le White Russian, la fumette et le bowling se débrouiller dans une histoire de kidnapping un peu louche impliquant un milliardaire en fauteuil roulant, une artiste peintre un peu spéciale et des nihilistes. Chaque détail du film est soigné et ces réparties flegmatiques sont toujours bien senties. On sent dans le scénario que tout est travaillé et que ce fouillis est volontaire, mûri par la réflexion et par l'amour des réalisateurs pour Chandler et ses intrigues troubles. La mise en scène, admirable jusque dans les moindres détails, vient souligner un scénario très drôle, très intelligent et plus dense qu'il n'y paraît. Et puis c'est surtout très drôle, souligné par des répliques qui font toujours mouche (honnêtement pas un dialogue ne semble de trop). Un joyeux moment qui ne serait certainement rien sans la prestation de Bridges et sans celle de John Goodman, survolté en vétéran du Vietnam caractériel. A voir et à revoir sans modération.