Attention ! Ceci n'est pas vraiment une critique mais plutôt une analyse de la saga Batman au cinéma depuis 1989 jusqu'à aujourd'hui. Je ne prend pas en compte les dessins animés puisque je ne les aient pas encore vus. Seront également absents les films Batman vs Superman et Justice League car il ne s'agit pas d'aventures solos du Chevalier Noir. Remontons le temps jusqu'à la fin des 80's...


BATMAN


En 1989, les studios Warner confient un projet assez fou à un jeune réalisateur en vogue qui n'a alors sorti que 2 films : Pee-Wee Big Adventure (1985) et Beetlejuice (1988). Le nom du cinéaste ? Tim Burton. Rien que lui.
Ses 2 premières œuvres marquent alors la naissance d'un des plus grands réalisateurs au monde, mais l'un des plus originaux et des plus sombres. Warner comprend très vite que Tim Burton est capable de s'approprier l'univers du célèbre super-héros. A défaut d'être un adepte des comics, Tim Burton a du talent pour s'entourer des meilleurs. La musique est confiée à un certain Danny Elfman que Tim Burton connaît déjà bien puisque le compositeur a déjà travaillé deux fois avec le californien hirsute. Mais c'est le casting qui intrigue le plus, et surtout l'interprète du rôle-titre : Michael Keaton. Le bonhomme n'a rien d'un play-boy, et pourtant son charisme et sa présence marquent encore les esprits.
Carton au box-office. La bat-mania est lancée. Les produits dérivés se vendent comme des petits pains et le film devient rapidement une référence.
Je vous met au défi de ne pas frissonner (de plaisir) en écoutant ceci :
https://www.youtube.com/watch?v=kRZAk2rfESU


BATMAN : LE DEFI



  1. Tim Burton, qui vient de signer l'un de ses plus grands succès, Edward aux Mains d'Argent, est de nouveau contacté par la Warner qui souhaite réitérer le triomphe du premier Batman. Sauf que Tim Burton n'est plus le jeune cinéaste timide et hésitant, il est désormais plus expérimenté et confiant. Il sait ce qu'il veut et en touche deux mots avec les studios hollywoodiens : carte blanche. Bien joué ! Le voilà aux commandes d'un projet ambitieux qui réunit Batman/Bruce Wayne, Catwoman/Selina Kyle ou encore le célèbre Pingouin. Et Tim Burton de convoquer un casting des plus alléchant : Michael Keaton reprend le costume de l'énigmatique milliardaire et du mystérieux Batman, Michelle Pfeiffer fait des merveilles aussi bien en tant que la timide Selina Kyle qu'en tant que la féline Catwoman, et Danny De Vito n'est pas en reste puisqu'il incarne un Pingouin à la fois pathétique et effrayant. Danny Elfman est de retour à la baguette, les décors sont toujours aussi glauques et magnifiques... Bref, tout les ingrédients sont une nouvelle fois réunis pour faire exploser le box-office.
    Raté. Le film fera moins bien que son prédécesseur. La raison ? La noirceur du film ainsi que les nombreuses répliques et situations à consonnance sexuelle. Oups. Les parents expriment leur mécontentement et la Warner prend peur. Tim Burton, qui planche déjà sur un troisième Batman est poussé vers la sortie. Mais la franchise du justicier masqué est loin d'être finie...


BATMAN FOREVER


... et reprend en 1995, sous la direction de Joel Schumacher. Pour le meilleur et pour le pire.
Les Batman de Tim Burton ayant été considérés comme trop sombres pour les enfants (un comble pour un héros habillé en chauve-souris géante et qui agit la nuit !), les studios demandent à Joel Schumacher de réaliser un film "kid-friendly", comprenez "pour les enfants".
Michael Keaton, à qui la Warner propose un belle somme d'argent, refuse de reprendre le rôle. Riche idée. Val Kilmer est donc engagé, Chris O'Donnel interprète Robin, Jim Carrey se glisse dans les beaux pyjamas fluos de l'Homme-Mystère et Tommy Lee Jones compose un Double-Face gênant de ridicule et de cabotinage à outrance. Les costumes sont désormais affublés de bat-tétons du plus bel effet (en plus j'aime bien les bat-tétons), il y a des néons partout, la batcave ressemble à une boîte de nuit, les dialogues sont minables... Bref, il est loin le temps où Tim Burton nous faisait frissonner.
Et pourtant, c'est un carton. Du coup, la Warner se frotte les mains et commande à Joel Schumacher un autre film.


BATMAN & ROBIN


Nous sommes en 1997. La bat-mania continue son petit bonhomme de chemin. Joel Schumacher, visiblement très satisfait du joli succès de son précédent opus, sort un nouveau film consacré au Chevalier Noir. Et là, c'est le drame. Le casting était alléchant : George Clooney, Arnold Schwarzenegger, Uma Thurman, Chris O'Donnel, Alicia Silverstone... Mais voilà, un solide casting composé en grande partie de stars ne suffit pas et l'univers de Batman de sombrer dans les tréfonds du nanard kitsch. Blagues minables, costumes en plastique, lumières aveuglantes, scènes d'action ridicules, et surtout la bat-carte de crédit. Mémorable.
Il faudra attendre 8 ans pour retrouver Batman au cinéma.


BATMAN BEGINS


2005 est l'année de la renaissance de Batman sur grand écran. Exit Joel Schumacher, les bat-tétons ou encore la tristement célèbre carte de crédit à l'effigie du Chevalier Noir. Christopher Nolan fait table rase des précédentes adaptations cinématographiques de Batman pour imposer un style bien à lui. Bruce Wayne est désormais un séduisant play-boy (interprété par Christian Bale qui ne s'en sort pas trop mal), Gotham ressemble à n'importe quelle ville américaine et le réalisateur britannique de s'évertuer à faire entrer Batman dans une nouvelle ère : les années 2000. Le 11 septembre 2001 étant passé par là, Batman se politise et se rationalise. Nolan psychanalyse tout le monde et livre un film efficace à des années-lumière de ce qui avait été fait jusque là.
Prometteur.


THE DARK KNIGHT


Comme pour beaucoup de trilogie mettant en scène un super-héros (les Spider-Man de Sam Raimi en sont la preuve), le deuxième opus est le meilleur et le plus abouti. Sorti en 2008, The Dark Knight ne fait pas exception à la règle. Si on peut regretter les longueurs à la fin du film, force est de constater et d'admettre que le résultat est à la hauteur des espérances des fans. Prestations impeccables (mention spéciale au regretté Heath Ledger, parfait en Joker fou à lier), actions à couper le souffle (le camion qui se retourne vaut le coup d'œil), entre autres qualités. Christopher Nolan laisse exploser sa vision du Chevalier Noir et ancre véritablement son style dans la mythologie Batman.


THE DARK KNIGHT RISES


Comme toute trilogie doit se conclure par un troisième et dernier opus (logique pour une trilogie), Christopher Nolan se replonge dans l'univers sombre de Batman.
Si le film a engrangé plus d'un milliard de dollars, bon nombre de fans ont remarqué les failles scénaristiques, les faux raccords flagrants (par exemple la nuit qui tombe en 8 minutes), les actions très clairement pas à la hauteur de celles de The Dark Knight, le jeu de certains acteurs ou encore la fin décevante. La trilogie de Christopher Nolan se termine en demi-teinte avec un arrière goût de déception. Dommage.


THE BATMAN


Nous voici donc arrivés en 2022. Cette fois-ci, c'est Matt Reeves qui est chargé de relancer les aventures solos du Chevalier Noir. Dix ans après The Dark Kight Rises et trente ans après Batman : le défi, Matt Reeves tente tant bien que mal de se démarquer des précédents opus tout en piochant allégrement dans ce qui a déjà été fait.
Outre Bruce Wayne/Batman, Selina Kyle/Catwoman, le Pingouin et le Riddler sont convoqués.
Trop de personnages pour qu'ils soient correctement développés même en 3 heures. Le rythme est mou, lent et le film met trois plombes à démarrer. Les scènes d'actions sont peu nombreuses, Bruce Wayne est tellement dépressif qu'il semble prêt à prendre une corde pour aller se pendre dans son manoir, Batman résout les énigmes de l'agaçant Riddler à la vitesse de l'éclair, les acteurs ne cessent de chuchoter, des silences inutiles ponctuent les dialogues et l'histoire est pauvre. Bref, je suis sortie de la salle avec une immense déception.
Matt Reeves s'est inspiré de l'atmosphère des films de David Fincher, sauf qu'il a oublié un élément capital : il n'est pas David Fincher.


Chacun des réalisateurs ayant contribué à la saga Batman a ajouté sa pierre à l'édifice d'une manière à chaque fois différente. Qu'ils soient sombres ou colorés, fantasmés ou réalistes, les films du Chevalier Noir ont marqué le septième art d'une façon unique.

Loopiote95
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le 11 janv. 2022

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