The Eel
The Eel

Court-métrage de Dominic Hailstone (2004)

Dans l’objet qui s’apparente plus à un clip qu’à un court, Dominic Hailstone donne vie, à l’ombre viciée d’une cave rongée de salpêtre, à une



sombre mutation aquatique



sur le rythme techno-core saturé de guitares électrisées de rage sourde, frayeur lascive et hypnotisante, de WhereWhat par The Eight Conflict.
Biométal électrosanguin pour mutation postindustrielle du vivant.


Une basse profonde ébranle l’eau de l’aquarium et réveille l’anguille qui commence doucement d’y danser avant de cracher, sursauts de surcharges, son encre de sang et de vers luminescents dans l’eau trouble de sa trop étroite cage de verre. Un réseau de racines visqueuses se construit dans la monochromie sale, verdâtre et pourrissante, où émerge l’accumul muté des bas-fonds, atmosphère de hard-core américain, étrange homme murène, hybride de chair et de velours qui bientôt fleurit les flux pressurisés de son sang.



Bijou de transe industrielle tant sonore que visuelle,



The Eel est, malgré sa briévèté, un objet indispensable dans la phénoménale collection des plus beaux monstres du cinéma gothique. Dominic Hailstone y fait sa carte de visite léchée, avec des effets spéciaux au rendu impressionnant dans la texture tout en y gérant de main experte la montée parallèle de sa narration visuelle et des sursauts en frénésie du morceau musical.



Sublime séquence freaks !


Matthieu_Marsan-Bach
8

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Créée

le 9 févr. 2017

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