A trois époques différentes, un homme (Hugh Jackman) fait tout pour sauver la femme qu’il aime (Rachel Weisz). Mais à chaque fois, il se perd dans les méandres d’un scénario d’une hallucinante bêtise…
Si The Fountain s’intitule ainsi, se peut-il que ce soit en rapport à la (trop) célèbre Fontaine de Marcel Duchamp ? Quand on y pense, cela serait tout-à-fait cohérent, tant les deux œuvres ont de points communs : ça ne ressemble à rien, c’est totalement dénué de toute démarche artistique, personne n’y comprend rien, mais pourtant, il faut dire que c’est de l’art sous peine de passer pour un imbécile ignare et inculte…
Or, disons-le tout net, The Fountain ne mérite absolument pas le statut d’œuvre d’art, ni même celui de film. On me permettra néanmoins de ne pas énoncer le statut auquel pourrait prétendre le machin d’Aronofsky, sous peine de faire appel à des métaphores scatologiques au-dessus desquelles l’auteur de ces lignes tient malgré tout à rester.
Que l’on sache simplement qu’Aronofsky se contente ici de rassembler tout le mauvais goût dont son imagination est capable afin de le restituer tel quel à l’écran, dans un indigeste salmigondis pseudo-intellectuel et philosophique qui fait plus souvent fonctionner les zygomatiques que le cerveau, ne faisant que confirmer que quand il le veut, l’athéisme est une religion d’un fanatisme qui dépasse de loin celles qu’il prétend pourtant dénoncer.
Mais non content d’étaler à l’écran la vacuité d’une soi-disante réflexion dont le niveau intellectuel ne dépasse jamais celui du dernier Kev Adams, Darren Aronofsky nous offre en prime une soupe visuelle allègrement saupoudrée d’un arsenic composé d’effets spéciaux numériques dont la création ne peut qu’avoir suscité le renfort d’intelligences (très) artificielles, l’intelligence humaine étant bien trop limitée pour cela.
Dès lors, The Fountain se révèle, en plus d’une insupportable torture cérébrale, un supplice visuel d’un raffinement bien trop machiavélique pour être issu d’un cerveau en parfait état de fonctionnement. Si l’on ajoute à cela que tous les acteurs ont visiblement décidé, d’un commun accord, de faire la grève, on voit mal ce qui pourrait nous empêcher de les imiter…
A la rigueur, la seule chose que l’on pourra sauver, si tant est que l’on tienne véritablement à sauver quelque chose de cette apocalypse cinématographique, c’est la musique de Clint Mansell, qui quoique lassante quand on n’a que ça à se mettre sous la dent (ou l’oreille) pendant 1h30, tient plutôt bien la route.
Et finalement, lorsque vient le moment de tirer le bilan de ce qu'on vient de voir, tout ce que l’on arrive à retenir de ce Schopenhauer sous amphétamines, c’est le plan final, un fondu qui laisse l’écran tout blanc, et symbolise à merveille ce qu’il faut retenir de ce film : rien du tout.
Hormis la nouvelle peu rassurante que non, Wolverine n’est plus le rôle le plus ridicule de Hugh Jackman.