Lors qu'un film est primé à Berlin (Wes Anderson a reçu l'Ours d'Argent - "le Grand Prix du jury" pour ce film) c'est généralement bon signe.
Après son dernier film "The Darjeeling Limited", j'avais tout de meme un peu peur que ce film ne soit trop "déjanté", moi qui ai tendance avec le temps à apprécier les scénarios réalistes aux histoires farfelues..
Et bien verdict : même si l'univers est effectivement assez déjanté et les personnages "haut en couleur", très rocambolesques, j'ai tout de même passé un bon moment

La force du scénario est le duo formé entre le responsable de l'hôtel (Ralph Fiennes) et la jeune recrue (Tony Revolori).
L'un est un homme mur et séducteur. Propre sur lui, fervent défenseur des bonnes manières, il met un point d'honneur à ce que les employés de l'hôtel suivent son modèle. Lors de discours réguliers, il transmet aux employés le sens du devoir, du service, mais aussi son amour de la poésie.
Malgré la guerre, la crise, les difficultés propres à l'époque, il continue à traiter autrui avec respect et humilité. Comme on l'entend dans le film "c'est un homme d'une autre époque" qui s'avère très inspiré et inspirant.
Il prend donc sous son aile le jeune "boy", qui va l'accompagner dans son aventure, qui consiste à aller se rendre à l'enterrement d'une amie qui lui est chère..
Comme dans l'Odyssée de Pi, c'est un narrateur -personnage du film- qui introduit le récit, et qui n'hésite pas à mélanger la réalité à son imagination.. ce qui donne au final une histoire hors norme, malgré l'histoire de fond qui reste très réaliste.

Donc plusieurs libertés par rapport au réél.. c'est maintenant que je commence à parler des points négatifs
Toute d'abord les méchants qu'on identifie au premier coup d'oeil. C'est bien dommage de les avoir caricaturés ainsi, et de ne pas les avoir enrichis ces personnages d'une once de doute, de remords ou de regrets.
La scène de fusillade dans l’hôtel contraste avec le reste. Même si elle est perçue avec recul (on ne voit personne se prendre de balles), la présence d'arme à feu brise l'univers rosâtre et plein de bon sentiments, qui nous incite à la rêverie.
Ensuite cette longue course poursuite dans la neige, qui ressemble à un mauvais jeu vidéo comme le bon vieux Ski Free où on se faisait pourchasser par un yéti (la génération windows95 comprendra)
Un autre passage trop long où se succèdent à l'écran une dizaine de gérants d'hôtels, interprétés par plusieurs acteurs connus.. un clin d’œil des amis "stars" du réalisateur, mais qui n'apporte [...]
aldanjack
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les plus belles claques esthétiques

Créée

le 26 févr. 2014

Critique lue 356 fois

1 j'aime

aldanjack

Écrit par

Critique lue 356 fois

1

D'autres avis sur The Grand Budapest Hotel

The Grand Budapest Hotel
Sergent_Pepper
8

Le double fond de l’air est frais.

Lorsque Wes Anderson s’est essayé il y a quelques années à l’animation, cela semblait tout à fait légitime : avec un tel sens pictural, de la couleur et du réaménagement du réel, il ne pouvait que...

le 27 févr. 2014

231 j'aime

23

The Grand Budapest Hotel
Veather
9

Read My Mind #2 : The Grand Budapest Hotel

Ami lecteur, amie lectrice, bienvenue dans ce deuxième épisode de RMM (ouais, t'as vu, je le mets en initiales, comme si c'était évident, comme si c'était culte, alors qu'en vrai... Tout le monde...

le 8 sept. 2014

174 j'aime

51

The Grand Budapest Hotel
guyness
9

Anderson hotel

Comme tout réalisateur remarqué, Wes Anderson compte quatre catégories de spectateurs: les adorateurs transis, les ennemis irréductibles, les sympathisants bienveillants et, beaucoup plus nombreux,...

le 28 févr. 2014

157 j'aime

68

Du même critique

Les Gazelles
aldanjack
7

qui n'a jamais envisagé de tout plaquer ?

Une affiche teintée de rose et 5 filles sur l'affiche : La cible est clairement identifiée : les femmes. L'héroïne se lance dans la grande aventure du célibat, une expérience avec des hauts et des...

le 12 mars 2014

12 j'aime

Le Discours d'un roi
aldanjack
8

La critique d'une orthophoniste : osez bégayer !

Dès les premières minutes du film, le sujet est posé : tiens, un homme qui a du mal à parler. Je dirais même qu’il bégaie. Tiens, ce n’est pas comme si je venais de terminer ma journée...

le 14 févr. 2011

10 j'aime

2

Terre des ours
aldanjack
6

Ce film m'a donné envie de sushis

Très gros casting sur ce film avec des acteurs très investis. D'abord l'ours brun rachitique, qui pour les besoins du personnage s'est privé de nourriture pour rentrer dans le rôle de l'ours qui sort...

le 24 févr. 2014

9 j'aime