The Grand Budapest Hotel est un film unique, qui arrive à créer une atmosphère tout en reprenant des éléments qui appartiennent normalement à des mondes bien différents.

On y retrouve en effet quasiment l'intégralité des techniques possibles pour filmer une scène. Il m'est impossible d'énoncer tous les procédés que le film utilise, mais je peux vous dire que cette abondance n'est pas un fouillis, que ces moments de cinéma s'harmonisent et donnent au film un cachet bien rare.

Ce medley technique permet de capturer une histoire qui elle aussi emprunte à différents genres. On passe brutalement du drame à la comédie, de la comédie au burlesque, du burlesque au road-movie et ces relations sont bien souvent réciproques. Mais encore une fois, ce qui peut sembler sur le papier comme un indescriptible cafouillage devient une oeuvre cohérente, qui surprend sans jamais tomber dans le mauvais goût.

Mais comment Wes Anderson arrive-t-il à créer un tel film tout en reprenant un maximum de ce qu'il doit aimer dans le cinéma, tout en synthétisant des années d'images sur une seule pellicule ?

Ce n'est sans doute pas le seul élément de réponse, mais il faut prendre en compte le travail artistique et visuel qui enrobe The Grand Budapest Hotel. Des couleurs variées et un soin particulier apporté aux lumières viennent dessiner chaque plan devant l'oeil cajolé du spectateur. Encore une fois, les choix sont élégants et le réalisateur évite de tomber dans l'outrance, pour notre plus grand plaisir.

Cette volonté de faire un Tout à partir de tout se ressent une nouvelle fois dans les choix des acteurs. Les têtes d'affiche abondent, que ce soit pour des rôles plus ou moins importants. Ce qui n'empêche aucunement les membres de cette incroyable troupe de produire des prestations de qualité, Ralph Fiennes menant la barque avec raffinement, excentrisme, égoïsme, au long de dialogues qui touchent à tout mais qui touchent toujours.

Vouloir prolonger cette critique est tentant, il y a tellement de choses à dire sur ce film. Mais je préfère vous laisser comprendre par vous même en quoi un si brillant hommage aux meilleurs moments du cinéma est en soi un grand moment de cinéma.
zoruninho
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le 20 mars 2014

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zoruninho

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