The Killer
6.1
The Killer

Film de David Fincher (2023)

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« Stick to the plan. Anticipate. Don’t improvise. »

On découvre un homme sans foi ni loi.

Pourtant ce n'est pas un serial killer assoiffé de sang, mais un professionnel qui semble lucide, et qui n'a absolument aucun remord.

Étirements, se répète inlassablement ses règles, montre connectée pour mesurer son pouls, The Smiths dans les écouteurs, il doit devenir plus calme avant de tirer enfin sur la détente.

Mais pourtant, il se foire.

Son pouls monte, pendant sa fuite en scooter, on le voit respirer très fort suite au stress, l'homme glacial sans émotions, et en train de perdre le contrôle.

Sale époque

Dans un monde consumériste et ultra connecté, le métier change.

On ne peut pas être invisible dans notre siècle, on peut juste faire au mieux.

Montre connecté, une armée de policiers qui chercheront chaque traces d'ADN, des dizaines de téléphones, pas de Airbnb les locataires ont des cameras, quelques achats sur Amazon.

Il est loin le temps du tueur de film noir qui semblait bien plus libre.

Comme un coursier Uber Eats, il a des patrons.

Coincé avec un monstre

Notre tueur n'est pas bavard, mais nous somme avec lui tout le long.

Ses pensées se répètent, même quand elle sont désaccord avec ce qu'il veut, voir même ce qu'il fait.

La réalisation emboite évidemment l'état d'esprit de ce personnage.

Tout est méticuleux, aucun plan n'est en trop.

Il suffit d'un simple champ contre champs entre Fassbender et un chien de sécurité pour que la tension commence à monter.

Est ce que notre tueur crois vraiment aux règles qu'il se répète ?

Car cela plus semble être un simple moyen de se rassurer quand il est dépassé par la situation.

Bannir l'empathie.

Si la mort d'une innocente est un drame, c'est car elle fait dévier le fameux plan.

Il n'aura aucune pensée pour elle, même pas de nom ni de visage, elle est juste une erreur qu'il a commis.

Alors qu'il éliminera tout sur son chemin, d'autres auront plus de chances, ceux qui ont de l'argent.

Derrière un film extrêmement simple, se cache au final un grand voyage vers une quête de d'humanité, dans un monde qui n'en a plus.

Un peu d'ordre et de précision, pour un travailleur qui est noyé dans le chaos, comme une façon de se rassurer que son choix est le bon.

Une fin douce-amère, se finissant sur le visage indéchiffrable d'un grand Fassbender, l'acteur parfait pour ce rôle de caméléon.


Fincher n'a plus besoin d'artifices, de retournements de situations, avec son cadrage millimétré et son montage tendu il façonne un film à l'image de sa scène d'intro.. une grande préparation pour un tir parfait, à savoir si vous l'avez reçu en plein cœur ou si il est passé à coté.

Corrado
8
Écrit par

Créée

le 14 nov. 2023

Critique lue 4 fois

Corrado

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