Robert Englund fait partie des figures emblématiques de l’horreur, notamment avec son personnage de Freddy Krueger, mais aussi une tripotée d’autres. Quoi de plus logique qu’il incarne aussi celui qui s’est mis en tête de rendre justice à un cinéma qui mise dorénavant davantage sur les effets gores que sur la mise en scène ? (en particulier les torture porns) Au passage, Robert, alias Stuart dans le métrage, part aussi en guerre contre les multiplex qui sont devenus des supermarchés du cinéma avant d’être de vraies salles de projection.
Phil Hawkins, le réalisateur, a donc décidé de faire à la fois un film d’épouvante, mais aussi un film à l’esprit critique n’hésitant pas à pointer du doigt ce qui cloche. Les projectionnistes des cinémas actuels se reconnaitront très vite dans la peau du protagoniste, on lance aussi bien les films qu’on sert du popcorn, fait l’ouverture ou s’occupe de la sécurité, on est bien loin du boulot il y a 30 ou 40 ans. Stuart s’inquiète au sujet du format de projection d’un film qui n’est pas le bon, le gérant lui dit que les gens n’en ont rien à glander. C’est le cas, évidemment, sauf qu’il n’y a rien de plus frustrant que de ne pas pouvoir faire son boulot correctement.
Entre un travail ingrat et un genre cinématographique qui tourne souvent en rond, Stuart se devait de faire quelque chose, et il a décidé de piéger un couple dans le multiplex, les forçant à jouer à un jeu malsain qu’il filme afin de réaliser l’ultime film d’épouvante. Il y a peu de chances que ce soit le cas, en revanche celui de Phil Hawkins a tout de l’enfant terrible, car en plus de dénoncer, il s’attarde beaucoup sur la mise en place d’un réel climat d’épouvante, oppressant, et laisse totalement de côté le gore. Un pari risqué, mais ce jeu du chat et de la souris prend plutôt bien, même si toutefois Hawkins enfreint certaines règles de logique pour arriver à ses fins. On pensera par exemple aux raccords qui arrivent à être parfaits dans le film de Stuart, ou encore le problème du PC portable trouvé par la Police (ceux qui utilisent un banc de montage comprendront…).
The Last Showing est une très bonne surprise et un bol d’air pur venant rafraichir un genre qui avait besoin d’une bonne leçon. Les plus pointilleux lui reprocheront certaines facilités alors qu’il critique celles utilisées par les autres, mais au final l’épouvante est là et c’est le principal.
SlashersHouse
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le 29 déc. 2014

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