The Majestic est un film qui transpire le cinéma, un fantôme hantant chaque composition de plan, un moteur poussant chaque enjeu, un vecteur universel ravivant la mémoire et les émotions. Réalisant une comédie dramatique méta au classicisme éminemment conscient, Frank Darabont nous livre au premier degré une romance mièvre et une quête patriotique dégoulinante. Mais sa force est de finalement déclencher en sous-texte un tout autre mécanisme par le biais du cinéma acquis : la lumière du projecteur, naïve lueur dorée emplie d'espoirs et de protection dans l'obscurité, divulgue un constat beaucoup plus aigre, celui d'une Amérique qui se ment à elle-même sur fond de guerre iconique et de communisme exhibé. Dans cette peinture douce-amère, Jim Carrey surprend, empêchant ses coups de folie dans des émotions retenues, entouré par la magnifiée Laurie Holden et le touchant Martin Landau. Didactique mais enivrant, The Majestic délivre un souffle mélancolique affecté, passion ingénue d'un cinéaste désabusé, dévoilant façon grand-écran les deux faces d'un âge d'or légendaire, relique époussetée de l'apaisant refuge contre une terreur très américaine.
MaximeMichaut
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le 19 févr. 2015

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