Brume. Ce fut l'une des nouvelles qui me fit découvrir Stephen King. Pour moi c'est sûrement l'une de ses meilleures nouvelles. Alors quand j'ai su qu'elle allez être adaptée, j'étais fou de joie. Et encore plus quand j'ai su que c'était Franck Darabont qui s'en occupé. Car il est un des rares réalisateur à savoir retranscrire tout ce qu'il y a dans les oeuvres du King. Souvenez vous de la ligne verte et Les évadés. Pour autant, après la pitoyable adaptation de Désolation (certes pas du même réalisateur) et le fait que c'était la premiere vraiw incursion du réalisateur dans le genre fantastique, on était en droit aussi d'être un peu septique.

Alors, Darabont est-il arrivé à se mettre au niveau de la nouvelle ? La réponse est catégorique et immédiate : OUI, il est parvenu et haut la main.

L'histoire est simple mais efficace. Un groupe de personne se retrouve cloîtrer dans un supermarché après qu'une étrange brume aussi mystérieuse que meurtrière se soit abattu sur leur ville. Les gens, à l'intérieur, devront se battre contre les monstres de la brume mais aussi contre eux même.

Le film débute sur le personnage principal peignant Roland de la tour sombre de la manière même dont Stephen King s'est représenté le personnage : Clint Eastwood dans le bon la brute et le truand; ce n'est d'ailleurs pas la seule référence au cycle. Il y a aussi les portes, les mondes parallèle et surtout la brume est finalement assimilé comme les ténèbres vaadash qui jalonne le cycle de la tour sombre.

Après une tempête et 10 minutes le film commence vraiment. Et là il tien largement les deux heures sans qu'on s'ennuie. Tout d'abord la brume est vraiment impressionnante. Réaliste et opaque, elle créer une véritable tension, et pourtant pendant une grande partie du film, on n'a pas l'impression qu'elle soit le centre de l'histoire. Le vrai centre de l'histoire est les personnages, ce qui est assez rare pour être signalé.

Pendant une grande partie, le film s'attache à développer les personnages et à montrer comment l'être humain réagit face à des situations extrêmes qui défit ses limites de la rationalité. Certain tiennent le choc, d'autres pètent un câble et les derniers se rattachent à la religion.

La religion justement est présente tout le long du film. Mais pas à la manière de Désolation, du style préchi-précha, non. ici elle est critiqué dans sa forme la plus extrémiste. Quand toute personne perd là raison et se rattache à la religion, il y a toujours un risque de dérapage. Chose qui arrivera dans le film, avec une femme folle qui se prendra pour le messagé de dieu face à l'irrationnel.

Et la brume ? Elle joue parfaitement son rôle. On sent sa présence, sa force et son potentiel de destruction. Elle attire (les gens n'arrête pas de la regarder) mais elle fait peur. Le film arrive à canaliser l'ensemble pour produire des scènes chocs. D'ailleurs des scènes horribles ou gore, il n'y en a pas vraiment. Un peu de sang par ci ou par là, quelques monstres, mais guère plus étant donné que la brume se suffit à elle même.

Le scénario est donc intelligent et tire très bien partie de toute les différentes situations. En même temps avec une base aussi bonne que la nouvelle, il était difficile de faire mauvais. Le scénario respecte très bien le materie original tout en lui amenant quelques scènes supplémentaires qui ne la trahisse pas mais qui, au contraire, relève et améliore le scénario général. Le meilleur exemple qu'on puisse prendre est la fin. Alors que la nouvelle se termine sur le personnage principal croisant un monstre géant, le film continue après. Pas gratuitement non, il continue sur ce qu'est le vrai coeur du film : La réaction des gens face à l'impression d'impuissance et l'échec. Cela permet de nous offrir une fin percutante, sombre et qui marque véritablement le spectateur à la fin de la projection. Rien que par cette fin totalement inattendu, Franck Darabont laisse le spectateur KO et effrayé par la nature humaine.

Au niveau de la musique, cette dernière est fait de bruit et guère de mélodie. Elle sert parfaitement le film. Dommage que la musique de fin puisse paraître un peu pompeuse même si elle renforce une séquence finale qu'on avait pas vu aussi poignante dans un film depuis bien longtemps.

Le film malgré tout ces qualités comporte quelque imperfection. Niveau FX si la brume est parfaite, les montres (malgré un design parfait) non pas eu droit au même traitement. Ils font très numérique et trop cheap. Et si darabont sait créer une ambiance, il a encore quelques plans qui font téléfilm. Niveau acteur, ça va du bon au très moyen. La plupart étant des habitués d'adaptation de roman de Stephen King ou de téléfilm.

Si ces défauts, lui empèche d'avoir la note maximale, on ne peut que reconnaitre là qu'on a tout de m^me un grand film de genre et une grande adaptation d'une des meilleures nouvelle du maitre de l'épouvante.
deephurt
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le 10 oct. 2010

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deephurt

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