Quand il a déboulé sur les écrans français, avec Gangs of Wasseypur, après 7 films inédits en occident, Anurag Kashyap a provoqué un effet monstre et il y avait de quoi. Moins inspiré dans Ugly, il a fait son retour à Cannes en 2016 avec Psycho Raman qui a mis énormément de temps à être distribué chez nous. Dans un Bombay poisseux, au fil des ruelles et des petits métiers, le film se focalise sur un tueur en série et sur l'alter ego qu'il s'est choisi, un flic, protégé par ses lunettes noires et son insigne, qui lui permettent de dissimuler un tempérament violent, accentué par son état de toxicomane. La connexion entre les deux hommes n'est cependant pas ce que l'on retient d'abord du film, l'idée n'est pas si originale et son développement pas toujours bien exploité. Psycho Raman a parfois une esthétique clipesque qui n'est pas d'un meilleur goût eu égard aux horreurs qui y sont commises. Malgré tout, le film est puissamment mis en scène et totalement bluffant quand il s'en tient à un réalisme glauque et désespéré. Le portrait de Bombay est sidérant et bien plus passionnant qu'une intrigue qui s'époumone à la recherche du mal.